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Face au Covid, le grand pèlerinage musulman au diapason de l’ère numérique

Le Vif

Ibrahim Siam avait passé sept heures à chercher ses enfants perdus dans la foule lors du grand pèlerinage à La Mecque il y a 30 ans. Cette année, il se dit rassuré par les nouvelles technologies déployées par les autorités saoudiennes pour le hajj.

« Pendant le hajj en 1993, j’ai perdu mes enfants et je n’ai pu les retrouver qu’au bout de sept heures. Aujourd’hui, je ne suis pas inquiet de perdre ma femme et les autres personnes avec moi », confie ce directeur financier égyptien de 64 ans.

En recourant de plus en plus aux nouvelles technologies, le grand pèlerinage « accompagne les évolutions et les attentes de l’ère » du numérique, ajoute-t-il, une carte électronique jaune à la main.

Avec un pèlerinage marqué pour la deuxième année consécutive par la pandémie du Covid-19, les autorités saoudiennes ont adopté cette année des « cartes électroniques du hajj », qui permettent un accès sans contact aux lieux saints, aux lieux d’hébergement et aux transports.

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.© Belga

Verte, rouge, jaune ou bleue: la couleur de la carte correspond à des signaux tracés sur le sol et sont censés guider les pèlerins lors des différentes étapes du hajj.

Les cartes électroniques contiennent les informations de base de chaque pèlerin ainsi que leur numéro d’inscription, l’emplacement précis de leur logement ainsi que le nom, numéro de téléphone et numéro d’identification du guide qui les accompagne.

En ligne, sans contact

« Une fois, je me suis perdu à Mina (une des étapes du hajj, ndlr), et je n’arrivais pas à décrire où j’étais. Tous les campements se ressemblent. J’ai demandé aux organisateurs mais ils n’ont pas pu m’aider », raconte à l’AFP Hazem Rihan, vétérinaire syrien de 43 ans.

Seuls 60.000 Saoudiens et étrangers résidant dans le royaume et vaccinés ont été autorisés à participer au grand pèlerinage cette année. Ils étaient quelque 2,5 millions fidèles en 2019, avant la pandémie.

Tous les pèlerins ont dû soumettre leur candidature en ligne pour obtenir une autorisation d’y participer cette année.

« Avant, les choses étaient complètement différentes, on se perdait en chemin pour les prières ou on arrivait en retard. Tous nos efforts étaient vains », dit à l’AFP Ahmed Achour, un pharmacien égyptien qui vit à Jeddah, la grande ville portuaire dans l’ouest saoudien.

« Dès le premier instant où j’ai fait ma demande en ligne pour le hajj, tout s’est déroulé de façon très fluide. J’ai fait la demande, elle a été acceptée, j’ai payé puis j’ai imprimé l’autorisation », le tout sans contact, se réjouit-il.

Le grand pèlerinage se tient cette année au moment où les variants du virus inquiètent les autorités. L’Arabie saoudite a enregistré au total plus de 510.000 cas dont 8.103 décès.

Robots distributeurs d’eau sacrée

« C’est l’établissement de l’ère numérique future où tout sera géré via les nouvelles technologies et sans contact », avait déclaré le sous-secrétaire du ministère du Hajj, Amro al-Maddah, lors du lancement de la carte électronique.

Le roi Salmane, dans un discours diffusé mardi par la chaîne de télévision publique Al-Ekhbariya, avait loué le « système du hajj numérique » qui vise à « réduire le personnel nécessaire au déroulement du hajj, afin d’assurer la sécurité des pèlerins et de ceux qui sont à leur service ».

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.© Belga

Au début du mois, le ministre adjoint saoudien du hajj, Abdelfattah ben Suleïmane Machat, avait assuré que l’Arabie saoudite tenait à « utiliser la technologie au service des pèlerins ».

Cette année, au lieu des fontaines à eau et des distributeurs d’eau traditionnels, des robots ont été déployés pour distribuer des bouteilles d’eau sacrée aux fidèles.

« L’eau de zamzam en bouteille, c’est beaucoup mieux. Il y a moins de gens et ce n’est pas la peine de faire la queue », dit à l’AFP Aneela, une pèlerine pakistano-américaine de 37 ans.

Le pèlerinage, habituellement l’un des plus grands rassemblements religieux au monde, a toujours présenté un risque élevé de propagation des virus. Son organisation représente chaque année un défi logistique, sécuritaire et sanitaire majeur.

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