Edouard Philippe lance son parti
L’ancien Premier ministre français Edouard Philippe a lancé samedi son propre parti, baptisé « Horizons », pour élargir vers la droite les soutiens au président Emmanuel Macron en vue de la présidentielle de 2022, sous l’oeil critique de certains macronistes qui redoutent la division.
Dans la ville du Havre (nord-ouest), dont il est maire, celui qui fut Premier ministre d’Emmanuel Macron de mai 2017 à juillet 2020 a dévoilé le nom et les contours de ce parti en présence de nombreux parlementaires de la majorité, à six mois de la présidentielle lors de laquelle il a promis de soutenir le président sortant s’il se représente.
« Avec Horizons, nous allons définir une stratégie pour la France, c’est une aventure collective », a-t-il lancé, expliquant que le nom avait été choisi « parce qu’il faut voir loin ».
Ce parti aura « une logique de partenariat, de rassemblement » autorisant la double appartenance, avec une « ligne claire »: « le soutien au président de la République » pour que « les cinq années qui viennent soient des années utiles », a-t-il ajouté.
« Très clairement, mon objectif en 2022 est que le président de la République Emmanuel Macron soit réélu », a-t-il assuré, alors que certains le soupçonnent de vouloir faire cavalier seul, à l’heure où les partisans d’Emmanuel Macron essaient de construire une « maison commune » rassemblant les différents partis de la majorité.
« Cette réélection passera par un élargissement de sa base électorale », a estimé l’ex-membre du parti de droite Les Républicains (LR), qui n’a jamais pris sa carte au parti d’Emmanuel Macron, La République en marche (LREM), créé pour la campagne électorale de 2017 avec la promesse d’un équilibre entre droite et gauche, symbolisé par la formule « en même temps ».
« C’est un combat démocratique, au long cours, mais essentiel, que nous engageons (…) Nous manquons d’une stratégie à l’horizon 2050 » et « je veux avec vous la bâtir », a ajouté Edouard Philippe devant une salle comble – les organisateurs revendiquaient 3.000 participants.
Cette stratégie devra en particulier préparer la France à affronter « quatre transformations extrêmement massives et signifiantes »: démographique, environnementale, géopolitique et technologique, a estimé l’ex-chef du gouvernement au cours de son discours de presque deux heures.
Il a également appelé à « remettre de l’ordre dans nos comptes et dans nos rues », et a longuement défendu son idée de porter « probablement » à « 65, 66, 67 ans » l’âge de départ à la retraite. Autant de clins d’oeil à droite, qu’Edouard Philippe est soupçonné dans son ancienne famille de vouloir siphonner à l’approche de 2022.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici