Vladimir Poutine © Belgaimages

Crise ukrainienne: la Russie voit une « chance » de compromis avec l’Occident

Le Vif

La Russie déclare qu’il existe une « chance » de régler la crise ukrainienne par la voie diplomatique, au moment où les Occidentaux craignent que les tensions ne dégénèrent en conflit armé.

« Je dois dire qu’il y a toujours une chance », a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, répondant à une question du président Vladimir Poutine, selon des images diffusées à la télévision. « Nos possibilités (de dialogue) sont loin d’être épuisées », a dit le ministre, proposant même de les « prolonger » et de les « élargir », des remarques bien moins offensives que celles qui ont émané de Moscou ces dernières semaines. « Bien », a laconiquement répondu M. Poutine.

La Russie, qui a déjà annexé la Crimée en 2014 et soutient des séparatistes prorusses dans l’Est ukrainien, nie toute velléité agressive, mais conditionne toute désescalade à une série de « garanties de sécurité », notamment l’assurance que l’Ukraine n’adhérera jamais à l’Otan et un retrait d’Europe de l’Est de l’infrastructure militaire de l’Alliance.

Les Occidentaux ont jugé ces demandes inacceptables, mais ont proposé un dialogue accru sur d’autres sujets, comme le contrôle des armements. Les dernières déclarations de M. Lavrov interviennent alors que le chancelier allemand Olaf Scholz est à Kiev lundi pour y rencontrer le président ukrainien avant un déplacement à Moscou, dans une nouvelle tentative diplomatique pour désamorcer la crise russo-occidentale qui déstabilise la sécurité européenne. « Nous attendons de Moscou des signes immédiats de désescalade« , avait déclaré M. Scholz dans un tweet avant son arrivée en Ukraine, menaçant encore la Russie de « lourdes conséquences » en cas de « nouvelle agression militaire ».

Certaines manoeuvres militaires russes sont « en train de s’achever »

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé lundi qu’une partie des manoeuvres militaires massives en Russie et au Bélarus arrivaient à leur fin, à l’heure où les Occidentaux craignent une invasion imminente de l’Ukraine par Moscou.

« Des exercices ont lieu, une partie est terminée, une autre partie est en train de se terminer. D’autres se font encore, étant donné la taille de ces exercices qui ont été planifiés et ont débuté en décembre », a-t-il affirmé lors d’une réunion avec le président russe Vladimir Poutine retransmise à la télévision.

Kiev a officiellement demandé à la Russie de s’expliquer sur le déploiement de dizaines de milliers de soldats à ses frontières, conformément à ses engagements dans le cadre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Une réunion est prévue mardi au sein de l’OSCE. Les Etats-Unis, eux, martèlent depuis des jours que la Russie pourrait envahir l’Ukraine « à tout moment », et nombre de capitales ont appelé leurs ressortissants à quitter au plus vite le pays.

Dans ce contexte explosif, les marchés boursiers mondiaux ont tangué lundi.

Le Kremlin veut un engagement de l’Ukraine à renoncer à l’Otan

« Il va de soi qu’un engagement officiel de l’Ukraine à renoncer à rejoindre l’Otan aiderait à apporter une réponse significative aux préoccupations russes« , a affirmé lundi Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe Vladimir Poutine.

M. Peskov commentait en ces termes une déclaration de l’ambassadeur d’Ukraine à Londres, Vadim Pristaiko, selon lesquelles Kiev pourrait renoncer à son intention de rejoindre l’Otan si cela pouvait éviter une guerre. Cette déclaration a toutefois été retirée. Il s’agissait d’un « malentendu », selon l’ambassadeur.

Le renoncement de l’Ukraine à l’Otan contribuerait à apaiser les tensions dans la région, affirme de son côté Dmitri Peskov. La Russie veut la garantie que son voisin ne rejoindra pas l’Alliance transatlantique. Les ambitions d’adhésion à l’Otan de l’Ukraine sont inscrites dans la Constitution depuis février 2019.

Une appartenance de l’Ukraine à l’Otan « garantirait notre sécurité »

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lundi qu’une appartenance de l’Ukraine à l’Otan « garantirait notre sécurité », une demande répétée des autorités ukrainiennes craignant une invasion militaire de la Russie.

« Nous comprenons qu’une appartenance à l’Otan garantirait notre sécurité et notre souveraineté territoriale », a déclaré M. Zelensky lors d’une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

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