Covid: pourquoi la situation se détériore en Israël ?
Israël a une longueur d’avance dans la lutte contre le coronavirus, car le pays a déjà commencé à administrer des vaccins en décembre 2020. Pourtant, à présent les choses tournent à nouveau mal.
Israël affiche actuellement l’un des nombres les plus élevés d’infections quotidiennes par million d’habitants sur une période de sept jours. En effet, mardi, le pays a enregistré le plus grand nombre d’infections en 24 heures depuis le début de la pandémie : près de 11 000 cas. Le record remonte au 18 janvier : ce jour-là, il y a eu 10 118 infections en une journée.
Le nombre d’admissions à l’hôpital augmente à un rythme plus lent avec 719 lits occupés, dont 159 sous ventilateur. 60% des patients hospitalisés sont vaccinés. Il s’agit principalement de personnes de plus de 60 ans qui présentent des troubles sous-jacents. À titre de comparaison, en janvier, il y avait environ 500 lits supplémentaires occupés dans les hôpitaux. En outre, il y a encore environ 25 décès par jour. En janvier, il y avait environ 60 décès par jour.
Le nombre élevé d’infections s’explique, d’une part, par le variant delta très contagieux et, d’autre part, par le fait que les vaccins sont conçus contre le variant initial. En outre, les anticorps induits par les vaccins diminuent avec le temps, même si les personnes restent protégées contre une forme grave de la maladie. Les chiffres des hôpitaux révèlent, en effet, qu’il y a beaucoup moins de personnes hospitalisées de plus de 60 ans vaccinées que de personnes de plus de 60 ans non vaccinées.
Troisième injection à partir de 12 ans
Une deuxième cause de cette augmentation est le fait que « seulement » 60% de la population a été entièrement vaccinée. C’est loin d’être suffisant et le virus a donc encore la possibilité de circuler librement.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement israélien appelle tous les citoyens âgés de plus de 12 ans à faire une troisième injection du vaccin Pfizer/BioNTech. Selon le ministère de la Santé, la troisième injection est nécessaire, car des études montrent que l’efficacité du vaccin Pfizer/BioNTech se met à diminuer fortement après six mois.
Hausse continue
Malgré le nombre élevé de cas, Israël ouvre tout de même les écoles. Les autorités ont brièvement envisagé un report au 1er octobre. Il y a en effet encore quelque 2,13 millions d’enfants de moins de 12 ans qui n’ont pas été vaccinés. Ils représentent près d’un quart de la population. Les experts craignent que la réouverture des écoles le 1er septembre augmente encore le taux d’infection. Le mois de septembre est également marqué par de nombreux jours fériés tels que le Nouvel An juif, Yom Kippour et Sukkot.
Le Premier ministre Naftali Bennett, qui n’était pas favorable à la dernière série de confinements, est convaincu que la vaccination et les mesures de protection telle que le port du masque peuvent endiguer la vague d’infections.
Israël est l’un des premiers pays à avoir lancé une campagne de vaccination nationale. En juin de cette année, presque toutes les mesures sanitaires ont été levées, car on pensait que l’immunité de groupe avait été atteinte. Mais plusieurs de ces mesures ont été réintroduites, comme le port de masque à l’intérieur, la limitation du nombre de personnes aux rassemblements et l’obligation de fournir une preuve de vaccination pour entrer dans certains établissements.
« Ne pas lâcher trop vite les mesures coronavirus est une leçon pour le reste du monde », déclare Ran Balicer du Clalit Health Services (CHS), le plus grand service de santé d’Israël, lors d’une interview accordée à la revue Science. « Si ça peut arriver ici, ça peut arriver n’importe où.
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