Coronavirus en RDC: « Nous devons nous préparer au pire »
« Nous devons nous préparer au pire » car « nous n’avons aucune idée de l’ampleur de la propagation » du coronavirus en République démocratique du Congo, a déclaré mercredi le gynécologue Denis Mukwege dans un message de prévention et de soutien aux premières mesures prises par les autorités.
Dans une vidéo, le prix Nobel de la paix 2018 souligne « l’absence des centres de test sur l’ensemble du territoire et des moyens pour mener des dépistages à grande échelle sur la population, tel que l’encourage l’OMS ». Plus vaste pays d’Afrique sub-saharienne, la RDC compte au moins 80 millions d’habitants sur 2,3 millions de km2.
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« Notre meilleur moyen d’enrayer la propagation du virus sera donc la prévention », ajoute-t-il dans cette vidéo où il mentionne 32 cas déclarés officiellement, un bilan qui date de lundi.
Mardi soir, le dernier bilan officiel faisait état de 48 cas, dont trois décès et une guérison, tous enregistrés dans trois des 24 communes de la capitale Kinshasa.
« Chacun de nous doit accepter d’adapter ses habitudes, éviter les déplacements, rester chez soi, adopter les mesures de distanciation sociale », insiste le célèbre gynécologue, qui a soigné des milliers de femmes violées dans les conflits de l’est de la RDC.
« Nous saluons les mécanismes préventifs décrétés par le chef de l’État le 19 mars », ajoute le prix Nobel de la paix, en référence à la suspension des liaisons aériennes en provenance des pays à risque et la fermeture de nombreux lieux publics (écoles, restaurants, lieux de culte).
Mardi soir, le chef de l’État Félix Tshisekedi a annoncé des mesures complémentaires en décrétant « l’État d’urgence » et l’isolement de la capitale Kinshasa (au moins dix millions d’habitants) du reste du pays. « A l’hôpital de Panzi tout notre personnel est préparé et mobilisé pour la riposte », conclut le docteur Mukwege, en référence à son hôpital près de Bukavu dans l’est du pays.
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