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Columba Stewart, le moine sauveur de patrimoine (en images)
Père Columba Stewart, un bénédictin de 64 ans, a dédié sa vie à la préservation de l’histoire et de la culture menacées par les guerres et le temps qui passe. Une mission qu’il envisage aussi comme un moyen de mettre en évidence les affinités entre religions et d’apaiser ainsi les relations entre croyants.
Columba Stewart, homme résolu à la voix douce, dirige la Hill Museum and Manuscript Library (HMML). Cette organisation sans but lucratif basée à l’université Saint-Jean de Collegeville, dans le Minnesota, se consacre à la préservation de manuscrits menacés de disparition. Depuis sa nomination à la tête de la HMML, en 2003, le bénédictin de 64 ans a parcouru l’Europe, le Moyen-Orient, l’Ethiopie ou encore l’Inde afin de dénicher et de numériser plus de 50 000 ouvrages anciens, qu’ils soient religieux, scientifiques ou philosophiques. Il a ainsi créé la plus grande « bibliothèque digitale » au monde.
Ses recherches l’ont parfois conduit dans des régions parmi les plus dangereuses de la planète. Lorsque l’Etat islamique et d’autres groupes radicaux ravageaient l’Afrique et le Moyen-Orient et y détruisaient d’anciens temples et d’innombrables antiquités, père Columba menait son propre combat, pour la défense du savoir. Il a formé des équipes locales dans des zones sensibles telles que l’Irak, la Syrie et le Mali, leur apprenant à numériser des textes centenaires afin de les transmettre aux générations futures. « Elles sont rémunérées par notre association et se chargent de cette phase aussi délicate que fondamentale. Elles sont fières de prendre part à la sauvegarde de leur propre patrimoine. »
Le moine espère également que son travail favorisera une meilleure compréhension entre les communautés religieuses, à une époque où les relations, en particulier celles entre chrétiens et musulmans, sont tendues. « Si nous nous inspirons des temps où nous cohabitions en paix, nous pourrions réapprendre à vivre ensemble », expose-t-il. « Sinon, nous resterons arrêtés sur nos différences apparentes, effrayés et méfiants les uns envers les autres. »
Par Matteo Fagotto. Photos: Matilde Gattoni.
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