Après des perquisitions houleuses, Jean-Luc Mélenchon auditionné par la police
Deux jours après des perquisitions houleuses au siège de son mouvement et à son domicile, le dirigeant de la France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon a dénoncé jeudi une « manoeuvre politique » à la sortie d’heures d’audition par la police française dans les enquêtes sur ses comptes de campagne présidentielle et sur les assistants d’eurodéputés de son parti.
« Monsieur Macron il est temps de rembobiner votre film, tout ça est raté. La manoeuvre est complètement ratée », a déclaré devant des journalistes M. Mélenchon, en quittant les locaux de la police anticorruption (Oclciff) à Nanterre (banlieue parisienne) où il était entendu en audition libre. « Je ne fais pas d’obstruction aux démarches judiciaires », a-t-il répété, demandant « à ce qu’il y ait une désescalade judiciaire ». Estimant avoir été interrogé « cinq heures pour enfoncer des portes ouvertes », il a affirmé avoir déjà répondu par écrit à l’administration du Parlement européen aux questions sur les emplois présumés fictifs d’assistants d’eurodéputés, au coeur d’une enquête préliminaire du parquet de Paris.
Sur une autre enquête préliminaire qui le vise, cette fois sur ses comptes de campagne de la présidentielle 2017, M. Mélenchon a aussi estimé qu’il n’avait rien à dire de plus. « Qu’est-ce que vous voulez que je dise de plus que ce que j’ai déjà déposé comme comptes qui ont été validés? », a-t-il dit.
Depuis deux jours, le député est au coeur d’une tempête politique en France après s’être opposé avec virulence aux perquisitions menées mardi chez lui et au siège parisien de LFI dans le cadre de ces procédures. Sur des vidéos de l’opération, M. Mélenchon appelle ses proches à « enfoncer la porte » pour entrer au siège parisien du mouvement où une perquisition est en cours. On le voit également bousculer un représentant du parquet ainsi qu’un policier qui s’interpose. Après ces incidents, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « menaces ou actes d’intimidation contre l’autorité judiciaire » et « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».
Après l’émoi provoqué par ses critiques contre les forces de l’ordre lors des perquisitions, le leader de LFI a expliqué ne pas mettre « en cause la police ». « Je mets en cause la police politique, c’est à dire la décision politique d’instrumentaliser des magistrats et des policiers pour essayer de faire un mauvais sort à un des chefs de l’opposition », a-t-il développé. La ministre française de la Justice Nicole Belloubet a, elle, martelé jeudi que la justice était « totalement indépendante » et que ni elle ni le gouvernement n’avaient pu « décider d’une mesure d’instruction particulière » dans les enquêtes autour de LFI et de M. Mélenchon.
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