3e nuit dehors pour des milliers de migrants à Lesbos, la Belgique envoie de l’aide
Des milliers de demandeurs d’asile ont passé vendredi matin leur troisième nuit dehors sur l’île de Lesbos, parfois sans couverture, près du camp de Moria ravagé par deux incendies, le gouvernement grec peinant à les secourir, alors que les Européens oeuvrent pour trouver des solutions.
A Moria, des familles désespérées, souvent avec des enfants très jeunes, s’apprêtaient jeudi soir à passer leur troisième nuit en plein air, sans tentes, certaines sans couvertures.
« Nous avons tout perdu, nous sommes abandonnés à nous-mêmes, sans nourriture, sans eau, sans médicaments », soupire Fatma Al-Hani, une Syrienne de Deir-Zor, son enfant de deux ans dans les bras.
Les incendies de mardi et mercredi soir, qui ont détruit le camp surpeuplé et sordide de Moria, surnommé « la jungle », ont laissé près de 12.700 personnes sans abri, dont 4.000 enfants.
Près des ruines du camp, des barrages ont été dressés jeudi pour tenter de bloquer les travaux d’installation de nouvelles tentes. « C’est l’occasion ou jamais de fermer définitivement Moria. Nous ne voulons pas d’un autre camp et nous allons nous opposer à tous les travaux entrepris », a déclaré Vaguélis Violatzis, président de la commune de Panagiouda.
La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé jeudi le lancement d’une initiative franco-allemande afin de permettre l’accueil dans l’UE de migrants mineurs qui se trouvaient à Moria.
Dans la foulée, la Belgique a annoncé envoyer une équipe médicale d’urgence de 13 personnes à Lesbos via le mécanisme B-Fast, et les Pays-Bas ont proposé d’accueillir une centaine de migrants, pour moitié mineurs, parmi les milliers qui se retrouvent sans abri.
Le vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, qui s’est rendu jeudi à Lesbos, a indiqué qu’il y aurait dans les prochaines heures des navires financés par l’UE pour héberger les demandeurs d’asile vulnérables. La Commission a contribué au transfert en Grèce continentale de 400 mineurs non accompagnés en vue de leur relocalisation en Europe, a-t-il souligné.
La Belgique envoie une équipe médicale d’urgence via B-Fast
La Belgique va envoyer une équipe médicale d’urgence de 13 personnes à Lesbos, en Grèce, via le mécanisme B-Fast.
Cette décision répond à la demande du Ministère grec de la Santé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de l’aider à faire face à la destruction totale du centre d’accueil et à prévenir la propagation du Covid-19 dans le camp en proie aux flammes.
Selon les Affaires étrangères, la Grèce a besoin d’une équipe médicale d’urgence et d’un laboratoire mobile d’intervention rapide ainsi que du matériel de première nécessité. L’équipe médicale, des couvertures et des sacs de couchage seront dès lors acheminés depuis la Belgique via un avion de transport C-130.
« L’équipe médicale sera composée essentiellement de médecins et infirmiers spécialisés qui seront appelés à épauler les opérateurs de santé grecs en vue de prodiguer les soins et traitements appropriés aux personnes les plus touchées par le Covid-19 », précise le ministre des Affaires étrangères Philippe Goffin, cité dans le communiqué. « Outre la prise d’échantillons et la réalisation de tests, l’équipe médicale belge partagera aussi son expertise en matière de postes de triage et proposera des formations sur les mesures d’hygiène.«
Des milliers de migrants sur l’île grecque de Lesbos se sont retrouvés mercredi sans abri après un énorme incendie qui a ravagé au petit matin Moria, le plus grand et sordide camp de réfugiés de Grèce, où ils s’entassaient.