« Un Brexit sans accord serait une trahison du résultat du référendum de 2016 »
L’ex-ministre britannique des Finances Philip Hammond a prévenu mercredi le nouveau Premier ministre Boris Johnson qu’un Brexit sans accord « trahirait » le vote du référendum de 2016 en faveur du divorce avec l’Union européenne.
« Un Brexit sans accord serait une trahison du résultat du référendum de 2016 », a dénoncé Philip Hammond dans une tribune publiée mercredi dans le journal The Times. « Prétendre que les électeurs en faveur d’une sortie de l’UE ont voté pour un Brexit dur sans accord est un travestissement de la vérité ». Lors de la campagne du référendum, qui a vu le oui l’emporter à 52% en faveur d’une sortie de l’UE, les conditions du divorce n’avaient pas fait l’objet de débats.
Le chef de gouvernement, qui a succédé à Theresa May le 24 juillet, a assuré que le Royaume-Uni quitterait l’UE le 31 octobre, jour prévu du Brexit, qu’il ait réussi ou non à renégocier l’accord de sortie conclu entre l’ancienne Première ministre et Bruxelles. Or, selon l’ancien chancelier, le Premier ministre adopte actuellement une « position destructrice » pour renégocier et précipite le Royaume-Uni vers une sortie sans accord, en réclamant non pas des « changements conséquents » à la disposition controversée du filet de sécurité irlandais, mais son « retrait total ». « Les personnes non élues qui tirent les ficelles de ce gouvernement savent qu’il s’agit d’une demande à laquelle l’UE ne peut pas, et ne donnera pas suite », a-t-il jugé, en allusion à Dominic Cummings, conseiller spécial de Boris Johnson et cerveau de la campagne du référendum.
Le filet de sécurité prévoit que tout le Royaume-Uni reste dans l’union douanière si aucune meilleure solution n’est trouvée à l’issue des discussions sur la future relation entre l’UE et Londres pour éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande du Nord (province britannique) et l’Irlande (membre de l’UE).
D’autres poids lourds s’opposent à la stratégie de Boris Johnson, qui n’a pas écarté la possibilité de suspendre le Parlement en octobre pour empêcher les députés de bloquer une sortie sans accord. « S’il y a une tentative de contourner, d’outrepasser ou – que Dieu nous en préserve ! – de suspendre le Parlement (…) je me battrai de toutes mes forces pour l’empêcher », a déclaré mardi soir John Bercow, président de la Chambre des communes.
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