Le certificat européen de vaccination doit-il être une condition pour pouvoir voyager?
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est dite favorable vendredi à l’idée d’un certificat européen de vaccination. Mais elle reste prudente sur un éventuel lien à établir avec la libre circulation. L’OMS de son côté s’oppose à ce certificat comme condition au voyage.
L’idée d’un document standardisé au niveau de l’UE a été relancée mardi par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, dans le but de donner un coup de pouce à l’industrie du tourisme, terrassée par la pandémie du coronavirus. Il l’avait liée à la liberté de voyager dans l’Union, alors que les pays adoptent des exigences variables en la matière. Certains imposent au voyageur un certificat négatif de dépistage du virus (la nature des tests varie elle aussi d’un État à l’autre), voire une quarantaine de plusieurs jours.
Mme von der Leyen, qui est médecin de formation, s’est placée d’un point de vue médical pour répondre à cette question dans la presse portugaise, qui l’interrogeait avant sa visite à Lisbonne, à l’occasion de la présidence du Conseil de l’UE qu’assure le Portugal ce semestre. Les vaccinations, contre la Covid-19 ou tout autre type de maladie, doivent être documentées. A cet égard, la cheffe de l’exécutif européen accueille favorablement la suggestion de disposer d’un document de reconnaissance mutuelle dans l’UE pour faciliter la vie des citoyens.
Mais elle reste prudente à l’idée de lier ce document à la libre circulation: le débat politique doit encore être mené sur les droits et accès que conférerait ou non un tel document au citoyen. « La présidente espère que l’on pourra rapidement aborder cette discussion », selon une porte-parole.
La vaccination contre la Covid-19 n’est pas obligatoire, mais elle acquerrait davantage ce caractère si elle devait être liée à la libre circulation entre États membres.
Interrogée plus tard dans la journée à Lisbonne, Ursula von der Leyen a souligné l’importance de trouver « un équilibre juste pour permettre à tout le monde de pouvoir circuler ». « On pourrait par exemple combiner le certificat de vaccination et, pour ceux qui n’ont pas été vaccinés, le test PCR », a-t-elle suggéré aux côtés du Premier ministre portugais Antonio Costa, qui soutient cette idée.
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L’OMS contre le certificat de vaccination comme condition pour voyager
« Il y a toujours trop d’inconnues fondamentales en terme d’efficacité des vaccins pour réduire la transmission (du virus) et les vaccins ne sont encore disponibles qu’en quantité limitée », souligne le comité dans ses recommandations, ajoutant qu’une preuve de vaccination ne doit pas exempter des autres mesures de précaution sanitaire.
Une coalition pro aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, des sociétés informatiques, dont Microsoft, des institutions de santé et des ONG ont formé une coalition pour mettre au point un passeport de vaccination, anticipant ce potentiel besoin pour les personnes de devoir prouver aux autorités et aux entreprises qu’elles sont vaccinées contre la Covid-19. « Les fichiers actuels sur la vaccination ne permettent pas l’accès, le contrôle et le partage d’informations vérifiées », selon elles. « Il est urgent de disposer de certificats de vaccination numérisés, fiables, traçables, vérifiables et universellement reconnus pour que les gens puissent retourner au travail, à l’école et se rendre à des événements », souligne cette coalition. Leur idée est de concevoir un passeport de vaccination accessible sur son portefeuille numérique, ou sous format papier pour ceux qui n’ont pas de smartphone.
Ce que demande le comité d’urgence de l’OMS
Par ailleurs, le patron de l’Organisation mondiale de la santé a souhaité vendredi que les campagnes de vaccination contre le Covid-19 aient débuté dans tous les pays du monde dans les 100 prochains jours. « Je veux voir la vaccination débuter dans tous les pays dans les 100 prochains jours pour que les personnels de santé et ceux qui présentent des risques importants soient protégés en premier lieu », a dit le directeur général de l’agence Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’une conférence de presse à Genève, alors que les campagnes ont pour l’instant débuté quasi exclusivement dans les pays riches.
Lire aussi : L’OMS déplore que dix pays concentrent 95% des vaccinations
Le comité se retrouve normalement tous les trois mois, mais le directeur général de l’OMS a décidé de le réunir deux semaines plus tôt que le calendrier prévu pour discuter notamment des variants du nouveau coronavirus, plus contagieux et qui font craindre une nouvelle explosion de la pandémie dans certains pays.
Ce que demande le comité d’urgence de l’OMS
Par ailleurs, le patron de l’Organisation mondiale de la santé a souhaité vendredi que les campagnes de vaccination contre le Covid-19 aient débuté dans tous les pays du monde dans les 100 prochains jours. « Je veux voir la vaccination débuter dans tous les pays dans les 100 prochains jours pour que les personnels de santé et ceux qui présentent des risques importants soient protégés en premier lieu », a dit le directeur général de l’agence Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’une conférence de presse à Genève, alors que les campagnes ont pour l’instant débuté quasi exclusivement dans les pays riches.
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Les experts du comité demandent aussi un renforcement du cadre de surveillance des risques liés aux variants du virus à l’origine du Covid-19, en accélérant la collaboration et en harmonisant la recherche. Les variants britannique et sud-africain du coronavirus, particulièrement contagieux, s’étendent désormais à au moins une cinquantaine de pays, dans un monde submergé par une nouvelle vague de contaminations que confinements, couvre-feux et campagnes de vaccination ne parviennent pas à endiguer.
Ce que demande le comité d’urgence de l’OMS
Par ailleurs, le patron de l’Organisation mondiale de la santé a souhaité vendredi que les campagnes de vaccination contre le Covid-19 aient débuté dans tous les pays du monde dans les 100 prochains jours. « Je veux voir la vaccination débuter dans tous les pays dans les 100 prochains jours pour que les personnels de santé et ceux qui présentent des risques importants soient protégés en premier lieu », a dit le directeur général de l’agence Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’une conférence de presse à Genève, alors que les campagnes ont pour l’instant débuté quasi exclusivement dans les pays riches.
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Selon l’OMS, le nombre de pays et territoires où se trouve dorénavant le variant repéré initialement en Grande-Bretagne s’élève à 50 et il est de 20 pour le variant identifié en Afrique du Sud, mais l’organisation juge cette évaluation fort probablement sous-estimée.