Investiture, gouvernement, législatives… Que va-t-il se passer dans les jours qui suivent l’élection présidentielle?
Réélu en France dimanche président de la République, Emmanuel Macron devra dès les prochains jours prendre des décisions politiques majeures et se soumettre à des incontournables protocolaires. Tour d’horizon.
Mercredi 27 avril: proclamation des résultats
Le président du Conseil constitutionnel, haute juridiction française, doit proclamer élu le nouveau président de la République mercredi, à l’issue des opérations de collecte et de vérification de l’ensemble des résultats.
Une démission du gouvernement? Pas si sûr
Le Premier ministre, Jean Castex, avait annoncé en début de semaine qu’il démissionnerait, ainsi que son gouvernement, « dans les jours qui suivent » l’élection du nouveau président, conformément à une tradition républicaine. Mais son contrat pourrait en fait être prolongé de plusieurs jours, voire plusieurs semaines, alors qu’Emmanuel Macron a glissé vendredi qu’il envisageait une « semaine de transition » et que Jean Castex serait Premier ministre « encore la semaine prochaine ». Voire jusqu’aux élections législatives de juin? Certains dans le camp d’Emmanuel Macron ne l’excluent pas. S’il venait à quitter ses fonctions, M. Castex expédierait encore les affaires courantes dans l’attente de la nomination d’un nouveau chef de gouvernement.
Avant le samedi 14 mai: cérémonie d’investiture
Le mandat présidentiel d’Emmanuel Macron prend fin le 14 mai: c’est donc avant cette date que doit avoir lieu la cérémonie d’investiture à l’Elysée, le palais présidentiel. C’est la quatrième fois qu’un président se succède à lui-même sous la Ve République, un continuum qui rend généralement cette cérémonie moins spectaculaire qu’en cas d’arrivée d’un nouveau locataire.
En 2002, l’ancien président Jacques Chirac (1995-2007), réélu – déjà – face à l’extrême droite, s’était contenté du strict minimum pour sa cérémonie, renonçant à remonter à nouveau l’avenue parisienne des Champs-Élysées à l’issue de la réception, contrairement à sept ans plus tôt.
Après la cérémonie, un programme à définir
En 2017, après son investiture, Emmanuel Macron s’était rendu à l’hôpital militaire de Percy, en région parisienne. « J’irai (à nouveau) auprès des soldats blessés dans un de nos hôpitaux militaires », a-t-il déclaré début avril sur la chaîne TF1.
Quid de la visite à la mairie de Paris, une tradition instaurée sous la IVe République (1946-1958)? Le président réélu pourrait également s’en passer, à l’instar de l’ancien président François Mitterrand (1981-1995) lors de sa réélection en 1988.
Quant à la photo officielle du nouveau chef de l’État, elle devrait – sauf surprise – rester la même, comme François Mitterrand et Jacques Chirac avaient renoncé à un nouveau cliché après leur réélection.
Après l’investiture, un nouveau gouvernement ? –
Il y a cinq ans, le président Macron avait nommé son Premier ministre Edouard Philippe au lendemain de son investiture, et le nouveau gouvernement encore 48 heures plus tard. Le chef de l’État est désormais face à une équation politique nouvelle, avec une nouvelle majorité à bâtir.
« Dans l’idéal, il faudrait un mouton à cinq pattes », constate un membre du gouvernement sortant: « une femme, plutôt de gauche, suffisamment forte politiquement mais aussi loyale que Jean Castex », alors que l’hypothèse que ce dernier soit reconduit dans ses fonctions semble « baroque », selon un ponte de la majorité. Le nouveau Premier ministre devra en outre endosser les habits de chef de campagne pour les élections législatives.
Dimanches 12 et 19 juin: élections législatives
Emmanuel Macron aura-t-il à nouveau une majorité à l’Assemblée nationale? Parmi ses troupes, l’hypothèse d’une cohabitation n’est pas jugée crédible, mais c’est l’équilibre entre les différentes branches – du centre gauche au centre droit – qui est en jeu.
Signe de la bataille à venir, plusieurs candidats malheureux à la présidentielle Marine Le Pen (extrême droite), Jean-Luc Mélenchon (gauche radicale) et Yannick Jadot (écologiste) ont appelé dès dimanche à la mobilisation générale en vue des scrutins de juin.
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