Instaurer un passeport de vaccination trop tôt serait source de frustration
Le président du Conseil européen, Charles Michel, est favorable à un débat sur un certificat de vaccination contre le coronavirus dans les États membres de l’Union européenne. Toutefois, il souligne le danger de l’introduire trop rapidement. « Cela créerait une frustration gigantesque », a-t-il déclaré dimanche dans l’émission/débat « Buitenhof » de la chaîne publique néerlandaise NPO.
L’idée d’instaurer un passeport pour les vaccins a été mise sur la table en début de semaine par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. M. Mitsotakis, qui veut relancer l’important secteur du tourisme de son pays dès que possible après la crise liée à la pandémie, ne veut pas faire de la vaccination une condition explicite pour voyager. Toutefois, le Premier ministre grec fait valoir qu’une garantie de voyage sans entrave pourrait motiver les gens à opter pour un vaccin.
Charles Michel comprend qu’il s’agit d’une question sensible, car certains pourraient avoir l’impression que la vaccination deviendrait de facto obligatoire. « Mais ce n’est pas parce qu’un débat est compliqué ou sensible qu’il faut l’éviter », a-t-il nuancé dimanche.
Selon le président du Conseil européen, le vrai débat sera ouvert la semaine prochaine. Il y a déjà eu des discussions informelles entre dirigeants des pays de l’Union au cours des dernières semaines, a-t-il dit. Deux questions s’y sont posées, selon lui: « Sommes-nous d’accord avec le principe de l’introduction d’un certificat et, si nous sommes d’accord, quand est-ce approprié ? ».
Un tel passeport de vaccination exige que de nombreuses personnes aient déjà été vaccinées, a souligné M. Michel. « Si nous devions mettre cela en oeuvre trop tôt, cela créerait une frustration gigantesque », a-t-il commenté.