Covid: la Suisse échoue à maîtriser la deuxième vague
Hormis la Belgique, la Suisse, pourtant considérée comme un modèle de gestion efficace, a également perdu le contrôle de la pandémie de Covid. « Cela montre qu’il est inutile d’en faire une compétition de pays », déclare le virologue Marc Van Ranst.
Selon l’Office fédéral de la santé publique suisse, 5964 personnes ont été contaminées au coronavirus au cours des dernières 24 heures. La Suisse affiche également un taux d’incidence de 1481,7 contaminations pour 100 000 habitations, soit un taux plus élevé que la Belgique qui atteint les 1369.
Non seulement, la Suisse compte moins d’habitants (8,5 millions) que la Belgique, mais on y teste beaucoup moins. Alors qu’en Belgique on a fait jusqu’à 60 000 tests par jour, il y a eu environ 20 000 tests quotidiens en Suisse. Le taux de positivité y est également élevé : 20,7% des tests s’avèrent positifs. En Belgique ce taux s’élève à l’heure actuelle à 21,1%.
Cette perte de contrôle étonne, et pour plusieurs raisons. Durant la première vague le pays, selon beaucoup un modèle de discipline et gestion efficace, faisait d’office d’exemple. Aujourd’hui, la critique enfle aussi rapidement que le nombre de contaminations. La responsabilité relève des cantons, mais selon les critiques, ils auraient réagi beaucoup plus tard.
Si le gouvernement suisse doit décider mercredi de nouvelles mesures, les cantons du Valais et du Jura, très touchés, ont déjà décidé d’un confinement partiel. À l’aune de la Belgique, les nouvelles mesures ne semblent pas très drastiques. Les réunions de plus de 15 personnes sont désormais interdites, les restaurants doivent fermer à 22h et un couvre-feu a été instauré à 23h.
Une fête de yodel
La deuxième vague suisse présente un « caractère rural ». Alors que ce n’était pas le cas lors de la première vague, les villages de montagnes sont à présent gravement touchés. Deux fêtes de yodel organisées fin septembre dans le canton de Schwytz pourraient être à l’origine de ces foyers. Plusieurs yodeleurs contaminés ont infecté des dizaines de personnes venues assister au spectacle.
Pour le virologue Marc Van Ranst, la situation en Suisse illustre l’imprévisibilité du virus. « C’est pourquoi c’est inutile d’en faire une compétition de pays », déclare Van Ranst. « Lors de la première vague, la Tchéquie faisait état d’exemple à suivre. Leurs virologues étaient tous brillants. Aujourd’hui, la situation y est dramatique. Pour la deuxième fois, la Belgique est gravement touchée, mais il y a de l’espoir. Pour la troisième vague, nous serons peut-être les meilleurs de la classe. Comme dirait un commentateur de football : mathématiquement c’est encore possible. »
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