Rapport du Giec sur les océans : « La Belgique est aussi menacée par la hausse du niveau de la mer »
L’accélération de l’élévation du niveau des mers, constatée par le Giec dans son dernier rapport spécial, menace aussi la Côte belge, avertit l’ONG environnementale WWF-Belgique.
Selon le rapport spécial du Giec sur les océans et la cryosphère, la hausse du niveau des océans atteindrait entre 30 et 60 cm en 2100, même en cas de forte réduction des gaz à effet de serre et de limitation du réchauffement mondial nettement sous la barre des 2°C, et entre 60 et 110 cm si rien n’est fait pour freiner les émissions. Sur la période 2006-2015, l’augmentation du niveau des mers est estimée à 3,6 mm par an en moyenne alors que la hausse sur tout le 20e siècle n’avait été « que » de 15 cm. Cette accélération est due à une fonte plus rapide des glaces du Groenland et de la banquise en Antarctique mais aussi à la fonte des glaciers et à la dilatation thermique des océans.
« En tant que pays côtier, la Belgique est très vulnérable. (…) Avec la montée des eaux, l’écosystème côtier sera coincé entre l’érosion croissante côté mer et l’urbanisation côté terre. Le phénomène est connu sous le nom de ‘compression côtière’ (coastal squeeze) », met en garde le WWF dans un communiqué.
« Les immeubles qui longent le littoral et le paysage côtier tels que nous les connaissons aujourd’hui seront engloutis par la montée du niveau des mers. Pour que la côte puisse s’adapter, nous devons créer de l’espace pour la nature. La Belgique doit intensifier ses efforts pour lutter contre le changement climatique et accroître la résistance de la côte face à l’élévation du niveau de la mer. Nous devons restaurer notre défense côtière naturelle dans laquelle polders, dunes, plages et bancs de sable jouent un rôle principal », estime Sarah Vanden Eede, chargée des politiques Océan au WWF-Belgique.
Au total, un milliard de personnes qui vivent dans les zones côtières de basse altitude seront en danger d’ici 2050, s’alarme encore l’ONG, en martelant la nécessité de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre et de se concentrer sur l’adaptation au changement climatique. « Lorsque les écosystèmes sont protégés et restaurés, ils peuvent continuer à soutenir les moyens de subsistance et le bien-être humains, tout en contribuant à atténuer les risques liés au climat », souligne-t-on.