Phénomène rare, un ours polaire aperçu dans le sud du Canada, conséquence du dérèglement climatique
Un ours polaire a été aperçu samedi dans une région du Québec située au sud du fleuve Saint-Laurent, ce qui a mené les agents de la faune et les policiers à alerter les résidents d’un petit village de cette visite très inhabituelle.
L’animal à la fourrure blanche, symbole du réchauffement climatique, a été aperçu en matinée à Madeleine-Centre en Gaspésie, selon des témoins. Il se trouvait toujours en liberté dans l’après-midi et des agents chargés de la gestion et de la protection des espèces sauvages cherchaient à le localiser.
« Le chien jappait et j’ai entendu mon conjoint crier « Il y a un ours! Il y a un ours! », a raconté à l’AFP Sophie Bonneville, qui réside quelques mois par année dans ce village d’environ 2.000 habitants, situé à plus de 800 km au nord-est de Montréal et actuellement sous la neige.
La Sûreté du Québec (SQ, police provinciale) a par la suite mis en garde les habitants sur Twitter: « Un ours polaire a été vu dans le secteur de Madeleine-Centre. Les policiers sécurisent les lieux. (…) Nous demandons aux résidents de rester à l’abri et de ne pas s’aventurer à l’extérieur ».
Étonnée par la présence du prédateur de l’Arctique dans sa cour, la témoin a indiqué que « personne n’a jamais vu ça, même les agents de la faune ni la police. Les gens pensaient que c’était une blague ».
« C’est très inhabituel de voir une espèce aussi nordique se retrouver aussi loin de sa limite sud de distribution », a réagi à l’AFP la biologiste et chercheuse en écologie marine Lyne Morissette, précisant que « les dérèglements climatiques actuels y sont pour quelque chose« .
La police assurait samedi la sécurité de la région, où de nombreux piétons ont l’habitude de faire des promenades.
« On a fait du porte-à-porte pour aviser les résidents du secteur de demeurer à l’intérieur », a expliqué à l’AFP Stéphane Tremblay, porte-parole de la SQ, disant lui aussi « n’avoir jamais vu » une pareille situation.
« Avec les changements climatiques, tout se peut », a renchéri la témoin gaspésienne, qui a eu le temps de prendre quelques photos de l’animal avant qu’il ne se dirige dans la forêt.
Au Canada, l’ours blanc – le plus gros carnivore terrestre de la planète – est une espèce dont le statut est « préoccupant ». Une étude de 2020 publiée dans Nature Climate Change révélait que le réchauffement climatique pourrait signer la quasi extinction de cet animal emblématique puisque la banquise, son habitat, disparaît progressivement.
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