Les masques buccaux, nouveau poison des océans: il leur faut plus de 4 siècles pour se décomposer
En 2020, on estime à 52 milliards le nombre de masques buccaux produits dans le monde pour contrer la pandémie de covid. La nature en paie le prix fort, puisqu’environ 1,8 milliard auraient fini dans les océans. Les conséquences pour ces derniers sont dramatiques.
Les gouvernements du monde entier ont rapidement rendu obligatoire l’utilisation de masques buccaux dans les espaces publics pour faire face à la pandémie de coronavirus.
Une demande sanitaire urgente qui a conduit à une demande massive et rapide des gourvernements, incitant les usines à produire des masques jetables à pleine capacité. La majorité de ces masques ont été produits en Chine, et en avril 2020, le pays a signalé un chiffre de production quotidien stupéfiant de 450 millions de masques.
L’équivalent de 5.500 tonnes de pollution plastique
Une méga production qui n’est pas sans conséquences écologiques. Dans le rapport 2020 d’Ocean Asia, Masks on the Beach, les chercheurs ont développé une formule pour fournir des estimations raisonnables du nombre de masques jetables présents dans la nature.
En prenant comme point de départ le chiffre de production annuel de 52 milliards de masques jetables, les chercheurs estiment que le taux de perte dans les eaux est de 3%. L’étude en conclut que près de 1,6 milliard de masques buccaux se sont retrouvés dans nos océans en 2020. Ce qui équivaut à environ 5.500 tonnes de pollution plastique, note Visual Capitalist.
Ces masques sont généralement fabriqués en polypropylène, qui se décompose facilement en microplastiques. Les effets des microplastiques sur la santé humaine ne sont par contre pas encore déterminés. Car ces fragments sont incroyablement courants dans notre approvisionnement en eau. Par exemple, l’eau du robinet est considérée comme contaminée dans 94% des États-Unis.
450 ans pour un masque, 10 ans pour un mégot de cigarette
Le temps de décomposition d’un masque jetable dans l’eau est excessivement élevé. Malgré leur usage unique, les masques buccaux mettront plus de quatre siècles à se décomposer dans l’océan. C’est énorme, en comparaison à d’autres articles que nous utilisons au quotidien. Seules les couches jetables et les bouteilles en plastique ont un temps de décomposition égal aux masques : 450 années ! Une cannette en aluminium aura besoin de 200 années, une tasse en polystyrène 50, un sac en plastique 20, un mégot de cigarette 10.
1.6 Billion Disposable Masks Entered Our Oceans in 2020 https://t.co/H51gDfz2Mx pic.twitter.com/buWIqX0Gb1
— Visual Capitalist (@VisualCap) July 28, 2021
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Ce chiffre de 1,6 milliards de masques buccaux dans les océans prend en compte l’année 2020, alors que l’utilisation du masque a encore été très intense en 2021. Et même si la production mondiale tend à ralentir, se couvrir la bouche risque de ne pas disparaître du jour au lendemain. Malgré un taux de vaccination toujours plus avancé dans le monde, les variants, beaucoup plus contagieux, viennent jouer les trouble-fêtes. Le masque buccal pourrait s’inscrire, sur le long terme, comme un produit du quotidien.
Quelles solutions ?
Quelles solutions, dès lors, pour protéger nos océans ? Réduire le taux de perte en comptant sur le bon sens des citoyens. Mais ce n’est pas suffisant. Dans cette optique, diverses entreprises et commencent à chercher une solution pour rendre le masque jetable plus eco-friendly. Un exemple notable est Plaxtil, qui développe une méthode de recyclage des masques chirurgicaux afin que les matières premières puissent être utilisées pour d’autres produits. Avant peut-être l’arrivée de masques buccaux biodégradables ? L’enjeu de la recherche est en tout cas de taille.
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