La masse de glace du Groenland fond sept fois plus vite que prévu
La calotte glaciaire du Groenland, deuxième plus importante après celle de l’Antarctique, fond sept fois plus vite que prévu, révèle une étude publiée mardi dans la revue scientifique Nature.
Selon les auteurs, ces nouvelles données montrent que les pertes de glace du Groenland suivent le scénario du réchauffement climatique le plus pessimiste établi par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
L’étude, menée avec le concours d’une centaine de scientifiques, compile des données relevées sur plus de 25 ans par des moyens terrestres et spatiaux.
« Nous constatons un niveau de perte qui ne fait que s’amplifier au fur et à mesure des années », explique Xavier Fettweis, chercheur au Laboratoire de climatologie de l’ULiège ayant contribué à l’étude. « Le taux de perte de glace est passé de 33 milliards de tonnes par an dans les années 1990 à 254 milliards de tonnes par an au cours de la dernière décennie, soit sept fois plus en trois décennies. En 2019, les premières estimations suggèrent une perte d’environ 500 milliards de tonnes », ajoute-t-il.
Au total, les chercheurs estiment que le Groenland a perdu près de 3.800 milliards de tonnes de glace depuis 1992. La moitié en surface, conséquence de la hausse des températures d’environ 1°C tous les 10 ans depuis 1990, et l’autre moitié en raison de l’augmentation de l’écoulement glaciaire (détachement d’icebergs), provoquée par la hausse des températures de l’océan.
En 2013, le Giec avait prédit que le niveau mondial de la mer augmenterait de 60 centimètres d’ici 2100, exposant 360 millions de personnes à des inondations côtières annuelles.
Cette nouvelle étude, qui montre que les pertes de glace augmentent plus vite que prévu au Groenland, table sur une hausse supplémentaire du niveau des mers de sept centimètres, ce qui aurait une incidence sur 40 millions de personnes de plus d’ici 2100.