L’Etat du Maine (Etas-Unis) interdit les PFAS
L’Etat de Maine, dans le Nord-Est des Etats-Unis, a promulgué une loi qui interdit, dès 2030, l’utilisation de polyfluoroalkylées – une première mondiale. Ces produits sont présents dans de nombreux produits, et jugés toxiques. En Belgique aussi, ils ont été la source de divers scandales sanitaires et environnementaux.
Dans le rêvetement anti-adhésif des poêles, dans les emaballages, dans les vêtements imperméables, dans le fil dentaire, dans le maquillage, dans les imperméabilisants pour meubles ; les per- et polyfluoroalkylées (PFAS) se retrouvent dans de nombreux produits. Ils sont utilisé pour rendre ces produits résistans à l’eau et à la rouille, grâce à leur structure chimique indestructible. Structure qui fait qu’on les surnomme les « les produits chimiques éternels » : une fois qu’ils sont dans un organisme, il est impossible de les transformer et de les en extraire.
Ce vendredi 16 juillet, l’Etat de Maine a interdit l’utilisation des PFAS, dès 2030. Des restrictions existent déjà, comme des seuils maximum, mais le gouvernement (Démocrate) de cet Etat du Nord-Est des Etats-Unis est le premier au monde à en interdire l’utilisation. L’interdiction concerne environ 9000 composants. Les entreprises doivent signaler l’utilisation des PFAS dans leurs productions pour le début de l’année 2023. Pour certains produits comme des médicaments, la présence peut être jugée « inévitable » et les PFAS continueront à être utilisés.
De nombreuses études pointent les PFAS comme étant toxiques. Ils provoquent des cancers, des maladies du foie et des reins, des déficiences du système immunitaire, des problèmes de fertilité, des taux de cholestérol élevés et des perturbations endocriniennes chez l’être humain. Le risque serait même présent à faible dose.
Selon les informations du Guardian, les PFAS seraient présents dans le sang de 97% des Américains, et en train de contaminer l’eau potable de 100 millions de personnes. Des scientifiques ont retrouvé des PFAS partout dans le monde : dans le lait maternel, sur des animaux marins, ou encore sur des ours polaires.
Un scandale sanitaire en Flandre
Début juin, des concentrations de PFOS (sulfonate de perfluorooctane), une composante de la famille des PFAS, a été découverte sur des oeufs, dans un rayon de 15 kilomètres autour de Zwijndrecht, en province d’Anvers. Jusqu’à l’an 2000, l’entreprise 3M y produisait des PFOS. La pollution des sols autour du site était connue, mais la découverte de ce large périmètre de contamination a été un véritable : plus d’un million de personnes vivent sur cette zone et ne peuvent par exemple plus consommer les oeufs issus de leur jardin.
Des traces de PFOS se retrouvent également dans l’eau potable de cette zone, en plus haute quantité qu’ailleurs en Flandre : entre 30 et 60 nanogrammes (un milliardième d’un gramme) par litre, contre moins de 30 nanogrammes ailleurs en Flandre (dans une zone en Flandre Occidentale on recense également entre 30 et 60 ng). Depuis 2020, la norme européenne maximale est de 100ng/l.
Sur le site de 3M à Zwijndrecht, des travaux autour du ring d’Anvers ont débuté. La société qui effectue les travaux, Lantis, a trouvé des centaines de milliers de mètres cubes de terre contaminée, qui devraient être réutilisée pour construire des routes et des digues, à condition qu’elle ne soit pas trop polluée. Une station d’épuration pour filtrer les eaux souterraines est également prévue.
Une commission d’enquête a été ouverte par le Parlement flamand, notamment pour découvrir pourquoi les normes de pollution sont trop souples en Flandre par rapport à d’autres régions en Europe, selon le Morgen.
Une interdiction stricte des PFAS, à l’instar de l’Etat de Maine, n’est pour l’heure pas encore prévue en Europe.
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