L’Arctique se réchauffe trois fois plus vite que la planète depuis 1971
L’Arctique s’est réchauffé trois fois plus vite que la planète depuis 1971, plus que ce qu’on ne croyait jusqu’à présent, prévient un rapport du Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique (AMAP) publié jeudi.
Chaque fraction de degré compte: les probabilités pour que la banquise disparaisse totalement l’été –avant de se reformer pendant la saison hivernale– sont dix fois plus élevées si la température sur Terre augmente de 2°C plutôt que 1,5°C, les objectifs établis par l’Accord de Paris.
Ces données alarmantes figurent dans un rapport actualisé de l’AMAP sur le changement climatique dans l’Arctique rendu public à l’occasion d’une réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique qui rassemble cette semaine à Reykjavik les pays riverains de la région.
« Une mise à jour importante est que l’augmentation annuelle moyenne à la surface de l’Arctique (terre et océan) entre 1971 et 2019 a été trois fois plus élevée que l’augmentation de la moyenne mondiale pendant la même période. C’est plus qu’indiqué dans les précédentes évaluations de l’AMAP », indiquent les auteurs.
La précédente actualisation, parue en 2019, indiquait que le réchauffement dans l’Arctique atteignait « plus du double de la moyenne mondiale », un écart encore accentué en hiver.
En moins d’un demi-siècle, de 1971 à 2019, la température moyenne annuelle dans cette région septentrionale a grimpé de 3,1°C quand la planète se réchauffait au même moment de 1°C, selon le document actualisé paru jeudi.
« Dans la plupart des scénarios d’émissions (de gaz à effet de serre, ndlr), la grande majorité des modèles (…) laisse entrevoir avant 2050 un Arctique pour la première fois quasiment sans banquise en septembre », le mois où elle est généralement à son plus bas, ajoutent ses auteurs.
« La probabilité d’un été arctique sans glace (marine) est dix fois plus grande avec le scénario d’un réchauffement planétaire de 2°C qu’avec un scénario de 1,5°C », soulignent-ils.
Selon les projections citées par le rapport, les températures moyennes de l’Arctique devraient d’ici la fin du siècle grimper entre 3,3°C et 10°C au-delà de leur moyenne sur la période 1985-2014, le chiffre exact dépendant du volume des futures émissions de gaz à effet de serre.
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