L’attitude pour le moins lunatique et les propos incendiaires de l’égérie climatique Greta Thunberg à l’ONU risquent de décrédibiliser la cause du réchauffement climatique. Voir un aréopage d’officiels et de dirigeants planétaires applaudir une jeune femme de 16 ans sans aucune compétence instille le doute sur une cause qui mérite certainement mieux.
Les pontes de l’ONU sont-ils atteints de jeunisme ? Le « Machin », comme l’appelait Charles de Gaulle, a fait fort lundi en invitant la nouvelle Jeanne d’Arc du climat, l’adolescente suédoise Greta Thunberg au rang de chef d’Etat ou de chef religieux.
De tout autre invité, ses propos menaçants à l’encontre des dirigeants de la planète auraient fait scandale. Pas venant de cette figure désormais mystique du Climat. Alors que l’instrumentalisation de cette post-adolescente par son entourage ne semble plus faire de doute, il est spécieux que l’Assemblée générale de l’ONU se voue à une jeune personne sans aucune compétence pour le sujet qui l’occupe, ni en sciences, ni en climatologie, ni en géopolitique.
Arrivée en bateau à voile à New York par souci d’éviter la moindre molécule de gaz à effet de serre, elle fait penser à ces jeunes vierges brandies par les sociétés tribales pour apaiser le courroux du Dieu de la pluie.
Tout cela décrédibilise plus qu’autre chose le combat sans doute sincère contre le réchauffement climatique anthropique.
Pour les tenants de cette thèse, il conviendrait d’ailleurs d’éviter certains écueils comme :
- Utiliser des concepts peu crédibles tel le « jour de dépassement » au-delà duquel, soi-disant, les ressources de la planète seraient épuisées. Tout le monde constatera qu’après cette date fatidique, la vie continue.
- Adhérer à des théories fumeuses sans aucune contradiction, par exemple l’idée que notre cerveau ne serait pas par essence « écologiste ». Une thèse développée notamment par le neuroscientifique Sébastien Bohler et encensée par Nicolas Hulot (« Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher », Robert Laffont, 2019). Car le cerveau humain est surtout le seul dans le règne animal à pouvoir se poser des questions existentielles.
- Jouer sur les peurs. Le collapsisme fait vendre. En quelques années, la montée des océans est ainsi passée de 50 cm à 7 m à des horizons flexibles qui varient de 2050 à 2100. La terreur est mauvaise conseillère. Ce sentiment rend le public inerte et résigné. Que faire face à la fin du monde proche ? Profiter pleinement des dernières années, vivre sans limite, voyager sans contrainte… Après nous les mouches…
- Censurer les climato-sceptiques. Traités un temps de criminels climatiques ou de négationnistes, les scientifiques qui n’adhèrent pas aux thèses du GIEC sont des milliers dans le monde à échanger des modèles mathématiques différents. Au nom de la liberté d’expression et parce que le débat est le fondement de la démocratie, ils ont le droit de se faire entendre. Les inviter sur les plateaux de télévision a une autre vertu : ne pas faire du réchauffement d’origine humaine un dogme voire une religion. Paradoxalement, la thèse peut s’en trouver même renforcée. Car les Immaculées Conceptions sont fragiles.
- Dissocier le débat climatique du débat énergétique. L’énergie, c’est le pouvoir. A l’heure où l’Asie fait montre de besoins en énergie colossaux pour alimenter sa révolution industrielle et digitale, l’Europe ne peut montrer, seule, l’exemple de la frugalité. Elle accélérerait son déclassement économique. Pendant que la Chine planifie la construction de nouvelles centrales nucléaires, la France et la Belgique semblent abandonner une filière qui promettait notamment d’assurer une transition énergétique intelligente en attendant mieux.
- Laisser entendre à la population, comme on a pu le lire récemment (1), que la démocratie est incapable de gérer le réchauffement en faisant mine d’espérer une insurrection écologiste violente. Cela revient à embrasser une forme d’écologisme totalitaire dénoncé à juste titre par certains.
Le réchauffement climatique est un sujet sérieux qui mérite une approche sereine et non-fataliste. C’est le devoir des médias et des intellectuels.
(1) Vincent De Coorebyter (Le Soir, 18/09/2019) ; Cédric Chevalier (La Libre, 20/09/2019).
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