Anne-Sophie Bailly
« En mai, tonte à l’arrêt »: ne rien faire pour la nature
Avec l’opération « En mai, tonte à l’arrêt », Le Vif propose à toutes les personnes ou entreprises qui disposent d’un jardin, de ne pas tondre leur pelouse sur une surface d’un mètre carré au moins, pendant quelques semaines pour permettre à la faune et la flore de retrouver le chemin des espaces verts privés.
Il y a quelques mois, Le Vif sonnait le « Réveil climatique ». Pour rappeler que, même si la crise sanitaire concentre l’attention de chacun, mobilise l’énergie du plus grand nombre et bouleverse le quotidien de tous depuis plus d’un an, l’état de notre planète devait être remis au coeur des préoccupations. Car le réchauffement climatique reste bel et bien l’enjeu le plus important de notre époque. Que ce soit en matière d’impact sur l’environnement évidemment, mais également de détérioration de l’économie et d’accentuation des inégalités sociales. De conséquences sanitaires majeures également, dès lors que, comme on le pressent, les destructions d’écosystèmes favorisent l’émergence de pandémies.
Le Vif propose à ses lecteurs d’être acteurs du changement, d’apporter leur pierre à la lutte contre le réchauffement climatique.
Aujourd’hui, Le Vif enfonce le clou en faveur de la préservation de notre planète et lance l’opération « En mai, tonte à l’arrêt ». Avec un focus particulier sur le maintien de la biodiversité, pour laquelle le vocable « effondrement » a dramatiquement remplacé celui utilisé jusqu’il y a peu encore « d’érosion ».
L’idée sous-jacente de « En mai, tonte à l’arrêt » est simple. Proposer à chaque participant à cette opération, c’est-à-dire toutes les personnes ou entreprises qui disposent d’un jardin, de ne pas tondre leur pelouse sur une surface d’un mètre carré au moins, pendant quelques semaines. L’objectif: permettre à la faune et la flore de retrouver le chemin des espaces verts privés, trop souvent taillés au cordeau, et de s’y épanouir.
Pourquoi? Pour le plaisir de voir les papillons et les abeilles retrouver le chemin des jardins, les fleurs et les plantes égailler les brins d’herbe. Et, surtout, pour leur permettre d’interagir, entre elles, avec le jardin du voisin ou l’espace communal tout proche. Et de recréer ce maillage écologique indispensable à la biodiversité. Car favoriser la biodiversité, c’est aussi une manière de lutter contre le réchauffement climatique.
A lire sur le sujet : « En mai, tonte à l’arrêt »: les 4 vertus planétaires d’un jardin plus écologique
Avec un mètre carré, pendant un mois? s’étonneront les sceptiques. « On ne sauvera pas la biodiversité sans politique forte pour les milieux exceptionnels, mais on ne la sauvera pas non plus sans intervenir là où l’humain vit, produit son bois et s’alimente », pointe Grégory Mahy, professeur à la faculté Gembloux Agro-Bio Tech de l’ULiège.
C’est pourquoi Le Vif propose à ses lecteurs d’être acteurs du changement, de prendre part à la transition écologique. Car si des politiques fortes et inter- nationales doivent être prises pour garder notre Terre habitable, cela ne doit pas empêcher l’action au niveau individuel et local. Un mois ne suffira évidemment pas à transformer un gazon green de golf en un paradis pour insectes ou un éden fleuri. Cette opération se veut avant tout une manière de mettre un pied à l’étrier. De se familiariser avec les bons réflexes, d’adopter les principes de base d’une action plus écologique. Et d’apporter sa pierre à la lutte contre le réchauffement climatique.
Tout cela, en ne faisant rien. Si ce n’est observer et profiter.
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