Climat: départ de la plus grande expédition scientifique dans l’Arctique
La plus grande expédition scientifique jamais réalisée dans l’Arctique doit entamer vendredi une mission internationale d’un an pour étudier les conséquences du changement climatique particulièrement tangible au pôle Nord, a annoncé l’institut allemand qui dirige cette initiative.
Le brise-glace « Polarstern » de l’institut Alfred-Wegener de Bremerhaven (nord-ouest de l’Allemagne) doit quitter le port norvégien de Tromsø vers 20H30 dans le cadre de cette mission géante baptisée « Mosaic ».
Au total, quelque 600 scientifiques prévoient de se relayer pendant quelque 390 jours, le brise-glace devant parcourir au total 2.500 km. Les équipes affronteront notamment 150 jours de nuit polaire et des températures pouvant tomber à -45°C. Six personnes seront en outre employées uniquement à repérer et éloigner les ours polaires.
Les scientifiques étudieront à la fois l’atmosphère, l’océan, la mer de glaces et l’écosystème pour recueillir des données qui permettront de voir comment le changement climatique affecte la région et le monde entier.
« Aucune autre partie de la Terre ne s’est réchauffée aussi vite ces dernières décennies que l’Arctique », a expliqué le chef de la mission et scientifique Markus Rex sur le site internet de « Mosaic ». « C’est ici que se situe quasiment l’épicentre du réchauffement global, et en même temps jusqu’ici nous comprenons très peu cette région ».
« Nous ne pourrons pas établir de prévisions correctes concernant notre climat si nous n’avons pas de pronostics filables pour l’Arctique », poursuit-il.
La situation dans l’Arctique est préoccupante. « En début d’année, nous avons eu un cas extrême: dans le centre de l’Arctique il a fait plus chaud qu’en Allemagne », souligne-t-il.
Le « Polarstern » sera accompagné de quatre brises-glace de Russie, de Chine et de Suède, ainsi que d’avions et d’hélicoptères afin de le ravitailler et de permettre aux équipes une rotation.
Soixante instituts et 19 pays coopèrent pour ce projet, qui dispose d’un budget de 140 millions d’euros et doit permettre de récolter pour la première fois des données exhaustives sur le climat au pôle Nord.