Chaleurs extrêmes: certaines régions bientôt invivables
Les vagues de chaleur intenses qui ont touché l’Inde devraient s’accroître au cours des prochaines années. Un phénomène qui pose question en termes d’habitabilité et de survie, et qui pourrait s’étendre à d’autres régions de la planète.
Des vagues de chaleur extrêmes ont tué plus de 100 personnes en Inde récemment. Ces dernières années, ces canicules sont devenues plus intenses, plus fréquentes et plus longues. Un phénomène qui devrait s’aggraver dans les années à venir, rendant certaines parties du pays trop chaudes pour être habitables. L’an dernier, il y a eu 484 vagues de chaleur officielles en Inde, contre 21 en 2010.
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’Inde est l’un des pays qui devraient être les plus touchés par les effets du dérèglement climatique. Les experts du Massachusetts Institute of Technology (MIT) affirment que, même si on parvient à réduire les émissions de CO2 et à limiter l’augmentation des températures, certaines régions deviendront si chaudes qu’elles mettront à l’épreuve la survie humaine.
Quelles sont les zones à risque ?
Le cas de l’Inde n’est pas unique. Les chercheurs du MIT ont examiné deux scénarios présentés par le GIEC. Un scénario pessimiste selon lequel les températures moyennes à la surface du globe augmenteront de 4,5°C d’ici la fin du siècle. Le deuxième scénario, le plus optimiste, est celui d’une augmentation moyenne de 2,25°C. Selon les prévisions les plus optimistes, les chercheurs ont constaté qu’aucune partie de l’Asie du Sud ne dépasserait les « limites de survie » d’ici l’an 2100. Mais la situation était différente dans le scénario le plus chaud.
Selon le MIT, plusieurs pays pourraient déjà être inhabitables d’ici 2070. C’est le cas de la Plaine du nord de la Chine, qui deviendrait la zone la plus caniculaire. Outre l’Inde, on peut également citer le Pakistan et le Bangladesh, qui pourrait aussi être exposé à des inondations dramatiques à cause de la montée du niveau des mers. En 2015, la même équipe de chercheurs sonnait déjà l’alarme concernant les pays du Golfe (Émirats arabes unis, Qatar, Oman, etc.).
Une autre étude estime que si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter au rythme actuel, l’Indonésie, les Philippines, le Sri Lanka, mais aussi le nord du Brésil, le Venezuela, le Nigeria et une partie de l’Afrique de l’Ouest devront affronter jusqu’à 300 jours de vagues de chaleur mortelles par an.
L’Europe ne devrait pas être concernée au même point, mais pourrait connaitre un été similaire à la canicule de 2003 une année sur deux, avec jusqu’à 55°C dans certaines régions.
Prédominance du facteur humidité
La capacité de survie a été établie en fonction de la « température humide », une mesure qui combine température extérieure et humidité. L’humidité est d’ailleurs un facteur prédominant. Avec un air sec, la transpiration va permettre au corps de réguler sa température. Ce qui n’est pas possible avec un air humide. « Dans le Sahara, même sous 50 °C, il est possible de survivre en se mettant à l’ombre et en s’hydratant comme il faut. C’est désagréable, mais vivable. », confirme un expert en météorologie à Ouest-France.
Le corps humain est capable de s’adapter à des températures extrêmes, notamment grâce à la transpiration, mais pour cela, il faut que la valeur qui combine la température et l’humidité « reste sous un seuil de 35°C », un seuil qui sera fréquemment dépassé dans plusieurs régions.
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