Bruxelles, l’une des villes les moins frappées par le changement climatique
Montée des eaux, augmentation des températures, stress hydrique,… certaines villes à travers le monde seront plus fortement frappées que d’autres par le réchauffement climatique d’ici 2050. La capitale belge sera moins touchée que sa voisine néerlandaise selon le « 2050 Climate Change City Index ». Explications.
Le « 2050 Climate Change City Index » est un classement des principales villes mondiales (85 au total) en fonction de leur vulnérabilité par rapport au changement climatique. Le classement relayé par L’Echo prend en compte la montée des eaux, l’augmentation de température et le stress hydrique.
Pour certaines données, et particulièrement la montée des eaux, les différences entre des villes européennes très proches sont parfois surprenantes. Bruxelles et Amsterdam distantes d’environ 200 kilomètres vont ainsi vivre dans les 20 à 30 années prochaines très différemment le changement climatique. Amsterdam présente un score élevé, de 89,56 sur 100, concernant la montée des eaux. La capitale des Pays-Bas se place dans le Top 3 de ce classement, après Bangkok en Thaïlande qui serait la plus touchée et Hô Chi Minh au Vietnam, et devant la ville chinoise de Shenzhen.
Mais ce n’est pas que la capitale qui est en danger, les menaces de submersion assaillent, en réalité, de toutes parts ce pays dont 26 % des terres se trouvent sous l’altitude zéro. Le danger vient d’abord du large peut-on lire sur le site de GEO, puisque le niveau de la mer du Nord pourrait, selon une étude publiée fin 2017 par des chercheurs de l’université d’Utrecht, s’accroître d’un mètre à un mètre cinquante d’ici à 2100. Le péril vient aussi des fleuves, tels la Meuse et l’Escaut qui se déversent depuis la Belgique et la France.
L’augmentation des températures à Amsterdam est estimée, pour sa part, en 2050 à 1,26°c. Le rapport prévoit qu’en 2050, le climat d’Amsterdam sera analogue à celui de Paris, Londres et Rotterdam aujourd’hui.
À Bangkok, où le risque de submersions est le plus élevé (100/100), et l’augmentation attendue des températures est de l’ordre de 1,7°C d’ici 2050.
Bruxelles préservée
À la 72e place de ce classement, Bruxelles fait partie des villes qui seront les moins touchées à moyen terme. L’estimation de la température à l’horizon 2050 est de +1,83°c. Avec un score de 1/100, les habitants de la capitale belge n’ont certainement pas à s’inquiéter de la monté des eaux, ni d’un stress hydrique quelconque.
Nairobi, au Kenya, pourrait connaître le plus grand changement climatique (« Climate Shift Score ») d’ici 2050, passant d’un climat « tempéré humide et chaud en été » à un climat de type « savane tropicale humide en été ». L’augmentation de la température dans cette ville est estimée à +2,31°C.
C’est à Ljubljana, en Slovénie, que le potentiel de changement de température d’ici 2050 est le plus important, avec +3,53 °C, suivi par les villes américaines de Cincinnati (+3,38°C) et Baltimore (+3,35°C). Rio de Janeiro présente le plus faible changement de température potentiel d’ici 2050, soit +0,95°C, suivi par Belfast, Royaume-Uni (+1,10°C) et Le Cap en Afrique du Sud (+1,11°C).
Melbourne, en Australie, pourrait connaître la plus forte augmentation du stress hydrique. Doha, au Qatar pourrait connaître la plus grande pénurie d’eau d’ici 2040, suivi par Barcelone et Denver aux États-Unis.
Marseille (France), Orlando (USA) et Rio de Janeiro (Brésil) sont les villes où le changement climatique sera le moins important d’ici à 2050 dans l’ensemble, par rapport aux autres villes présentées dans cet index.
Le classement émane du moteur de recherche de locations d’appartements meublés à long terme Nestpick.com qui estime que le climat sera un facteur déterminant dans le choix d’expatriation de ses clients. « La crise climatique touche tout le monde, quels que soient le lieu, la richesse, l’âge, la croyance ou la couleur », a déclaré son fondateur M. Kücükdere qui appelle les gouvernements, les administrateurs locaux et les entreprises à « commencer à faire face à la réalité inconfortable de l’urgence climatique ».
L’étude s’est appuyée, et notamment pour l’estimation de la hausse des températures, sur les travaux de Jean-François Bastin, chercheur en biosciences à l’Université de Gand (UGent).*
* »Understanding climate change from a global analysis of city analogues » by Jean-Francois Bastin et al. (2019)
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