Pierre Havaux
Vent du Nord de Pierre Havaux: le subside, la Flandre en fait une maladie (chronique)
C’est un basculement mental qu’il faut à la Flandre, « une révolution permanente » à la Mao, plaide Matthias Diependaele (N-VA).
Elle s’en passerait volontiers mais elle pourra toujours se vanter d’avoir donné un fort joli coup de pied dans une fourmilière. Sihame El Kaouakibi, jadis « Beyoncé » de l’Open VLD, aujourd’hui députée anversoise rejetée par son parti, jusqu’il y a peu icône de la diversité portée médiatiquement aux nues pour son engagement au chevet d’une jeunesse urbaine défavorisée, Sihame a chu de son piédestal. Ne reste plus de son ascension que la mise au jour de sa capacité à avoir su capter avec une facilité en apparence déconcertante de l’argent public de-ci de-là pour en faire un usage présumé contestable, allez savoir, la justice tranchera.
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Stupeur et tremblements: se peut-il qu’il y ait quelque chose de pourri au royaume de la goed bestuur ? C’est à y perdre son néerlandais et la Flandre politique en reste sans voix, confrontée à l’existence d’un mal faussement insoupçonné qui frapperait particulièrement la culture, cette grande consommatrice de subsides. Son ministre des Finances en est tout retourné. Matthias Diependaele (N-VA) juge cette manie de la subsidiation « problématique », il en fait carrément toute « une maladie » à ce jour incontrôlable faute d’être suffisamment contrôlée.
Aux urgences, vite! Il faut renouer sans tarder avec ce qui fait la marque de fabrique de la Flandre, sa bonne gouvernance, cette denrée précieuse taxée de tellement rare chez les voisins sous perfusion financière. Il avait fallu le regard aiguisé d’un Bart De Wever pour repérer cette foule d’assistés implantés au sud de la frontière linguistique et les dénoncer en place publique. C’était en 2010, c’est fou ce que le temps passe. Voilà ce même Bart De Wever bourgmestre d’Anvers et, à ce titre, à la tête d’une coalition qui a beaucoup donné non sans légèreté à Sihame El Kaouakibi et à ses ambitieux projets. Il se dit même que le mayeur se serait personnellement investi en toute discrétion dans la valse aux millions. Nul ne serait donc parfait.
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Que ce moment de honte passe vite. Que le grand argentier de Flandre s’emploie à extraire des eaux troubles un océan de liards versés à une myriade de projets aux quatre coins de la Flandre, de l’ordre de 12 à 14 milliards par an. Il y va de la réputation d’une Région et, au passage, de la crédibilité de la N-VA. Aux grands maux les grands remèdes: de la rigueur, du suivi, de la transparantie als desinfectant comme le réclame joliment le député Willem-Frederik Schiltz (Open VLD).
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Non pas qu’un subside soit le mal incarné, Matthias Diependaele se refuse à envisager pareille extrémité. Mais, car il y a toujours un mais, « le problème, c’est que nous tentons trop souvent de résoudre les choses via un subside versé par les pouvoirs publics ». Bon sang, un subside n’est pas un diamant, il ne peut être éternel. C’est un basculement mental qu’il faut à la Flandre, « une révolution permanente » à la Mao, plaide Matthias Diependaele sans craindre d’appeler à la barre du parlement flamand « ce personnage très dangereux pour lequel je n’ai aucune sympathie ». Le Grand Timonier appelé à la rescousse par un nationaliste flamand: il n’y a pas que l’argent public qui s’égare en ce moment en Flandre.
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