Une étude affirme que les enseignants ont besoin de trois mois de congés en été
Ce mercredi, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a voté les nouveaux rythmes scolaires: dès le 1er septembre prochain, les enseignants et élèves francophones verront les vacances d’été rabotées à sept semaines. Une nouvelle étude affirme pourtant que les profs ont besoin de trois mois pour récupérer. Explications.
Les chercheurs de la Fool’s University, à Herring en Angleterre, ont interrogé 1500 enseignants et réalisé une analyse chronobiologique. Les résultats révèlent que le temps de récupération idéal des profs est devrait être plus long que les deux mois actuels. Deux facteurs aggraveraient en effet la santé mentale et physique des enseignants: une charge administrative de plus en plus lourde, mais aussi des élèves souvent difficiles, car de moins en moins bien éduqués.
« De nombreux parents pensent que c’est à l’école d’éduquer leurs enfants. Par conséquent, les enseignants ne doivent plus seulement donner cours, préparer leurs leçons, et corriger les copies (ce qui est déjà une tâche épuisante et chronophage), mais aussi leur inculquer les règles de savoir-vivre de base « , explique le professeur James Haddock, auteur principal de l’étude.
Manger des chips en cours
« Certains élèves n’hésitent pas à poser les pieds sur leur chaise, à manger des chips en cours, ou encore, à lancer des avions en papier sur le professeur. C’est tout un travail de les corriger, épuisant pour les professeurs. De plus, ils sont surchargés de tâches administratives. La moindre remarque qu’ils font aux élèves doit être notée, sinon elle n’apparaît pas dans le dossier, et l’élève ne peut être renvoyé », ajoute-t-il.
L’étude scientifique souligne également que certains parents, surtout dans les milieux socio-économiques élevés, se croient plus intelligents que les enseignants et ne leur montrent aucune reconnaissance. Il arrive parfois que certains corrigent… les corrections des profs. « Cela place les professionnels de l’éducation dans un état de stress et de dévalorisation permanent », remarque James Haddock.
Par conséquent, les scientifiques recommandent aux ministres de l’Enseignement de prolonger les vacances d’été à trois mois. Il aurait été scientifiquement prouvé qu’un trimestre est la période nécessaire pour se remettre d’une année scolaire éprouvante et être suffisamment armé pour affronté l’année suivante. « C’est une question de rythmes chronobiologiques », selon le chercheur.
Qui déclare également qu’avec trois mois de congés, les parents se retrouveraient plus longtemps « coincés » avec leurs enfants à la maison, se rendraient ainsi compte de l’échec ou l’absence d’éducation et, eux-mêmes au bord de l’épuisement, seraient contraints d’enfin bien les élever.
Cette nouvelle étude anglaise va complètement à l’encontre de la réforme des rythmes scolaires, votée mercredi en Fédération Wallonie-Bruxelles. Et conforte l’opinion de la Flandre: un syndicat chrétien a révélé lundi qu’une grande majorité des enseignants flamands ne souhaite pas que les vacances d’été soient raccourcies. Certains d’entre eux menacent même de quitter l’enseignement s’ils n’ont plus leurs deux mois de vacances.
Le Vis-L’Express
Cet article a été publié le 1er avril
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