Ukraine: les militaires belges dans l’expectative mais « prêts à tout »
La ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, s’est rendue mardi sur la base militaire roumaine de Constanta, à une centaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, où quelque 300 membres de l’armée belge ont été déployés depuis la semaine passée dans le cadre de la force de réaction rapide de l’Otan. Sur place, si l’ambiance au sein des troupes semble détendue et la guerre encore abstraite, les soldats se disent préparés à toutes les éventualités.
Sur les bords de la Mer Noire, la ministre belge a eu droit à un accueil en fanfare. Elle s’est ensuite entretenue avec son homologue roumain, qui aimerait voir la présence de l’Otan sur son territoire encore renforcée. « La Roumanie est en première ligne face au conflit en cours en Ukraine. Dans ce contexte, je suis fière de la contribution de la Belgique qui participe, avec ses alliés, à la défense de la frontière sud-est de l’Otan« , a souligné Mme Dedonder.
Au-delà de ces échanges bilatéraux, la ministre avait fait le déplacement pour saluer une partie des quelque 300 soldats qui ont été déployés pour participer à une démonstration de force – aux côtés de Français et d’Américains notamment – censée dissuader la Russie d’aller plus loin.
« Je les avais quittés lors de leur départ de Melsbroek avec de grands sourires que je retrouve aujourd’hui », s’est réjouie Ludivine Dedonder. « Même si la situation est dramatique et qu’ils sont ici pour s’assurer d’être prêts au cas où cela devait dégénérer. Ils disposent en tout cas de tout le matériel nécessaire. »
Les militaires belges, qui se trouvent sous le commandement des chasseurs alpins français, n’en sont pour l’instant qu’au stade de la prise de marques: préparation des véhicules, réception et vérification de l’armement.
« L’ambiance est bonne », assure Sylvain du 1/3 Bataillon de Lanciers de Marche-en-Famenne. Notamment grâce au Wifi installé dans les tentes qui permet de garder le contact avec la famille et qui, ici, ne pose pas de problème. Dans les chambrées, le sourire est en effet de mise. Les parties de Uno, les consoles de jeux voire une housse de couette Bob l’Eponge ne laissent aucun doute quant au fait que, pour la plupart, il s’agit de la première mission de cette ampleur.
« C’est vrai que c’est un endroit spécial, c’est un peu tendu quand on pense qu’on est tout près de la frontière. On espère qu’il n’y aura pas de débordement de la part des Russes », poursuit Sylvain. « On ne pense pas que ça peut se passer, mais on est là pour ça.«
« Pour l’instant la guerre n’est qu’en Ukraine et nous sommes en Roumanie », relativise le sergent Melik, chef de section d’appui originaire d’Amay. « C’est très difficile d’imaginer la suite, mais on est prêts à tout. »
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