Tinne Van der Straeten: « Maximum deux réacteurs » seront prolongés, et « pas plus »
Le gouvernement doit aborder le dossier de la sortie du nucléaire avec « un regard ouvert », a répété vendredi la ministre de l’Energie Tinne Van der Straeten, à son arrivée au 16 rue de la Loi où se tient le comité ministériel restreint. Selon elle, cela implique que « maximum deux réacteurs » seront prolongés, et « pas plus ».
Dans son accord de majorité, la Vivaldi a posé comme option, si la sortie complète du nucléaire menaçait l’approvisionnement énergétique du pays, une prolongation du parc nucléaire de deux gigawatts, soit les deux réacteurs les plus récents, Tihange 3 et Doel 4. Celle-ci paraît désormais acquise depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Mais, dans la majorité, le MR souhaite aller plus loin que les deux réacteurs. L’ex-ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem, l’a rappelé en début de matinée au micro de Bel-RTL. « Pour l’instant, c’est ce qui est inscrit dans l’accord de gouvernement mais le rapport de la CREG (Commission de Régulation de l’Energie et du Gaz) fixe à quatre réacteurs notre besoin en capacité », a-t-elle affirmé.
Les libéraux francophones s’opposent à la construction de deux nouvelles centrales au gaz, comme le prévoit le Mécanisme de Rémunération de Capacité (CRM), mis en place pour compenser la fermeture totale ou partielle du parc nucléaire belge. Du côté des libéraux flamands, le vice-Premier ministre Open Vld, Vincent Van Quickenbore, n’a pas suivi le MR. Pour lui, il est question de deux réacteurs, et pas plus. ‘Aujourd’hui, on parle de deux réacteurs nucléaires et d’accélérer les investissements dans l’énergie renouvelable. Moi, je voudrais que l’on construise dans la Mer du nord une usine d’énergie avec les éoliennes, les panneaux photovoltaïques flottants et les algues comme biocarburant », a-t-il expliqué.
« Aujourd’hui, nous parlons de notre indépendance et de la façon dont on diminue la facture énergétique », a souligné Mme Van der Straeten.
La ministre écologiste a soumis à ses partenaires un plan ambitieux de transition énergétique qui, selon des échos parus dans la presse, représente 8 milliards d’euros d’investissement. « Un vrai plan anti-Poutine. La vraie solution, c’est le renouvelable, l’énergie de la paix. L’ambition doit être énorme », a commenté sur les ondes de La Première le député Kristof Calvo (Ecolo-Groen).
Le dossier nucléaire a déjà animé la vie du gouvernement Michel, qui avait confirmé la sortie complète de cette source d’énergie en 2025, et électrise depuis sa constitution l’équipe De Croo. A la fin décembre, le gouvernement avait convenu qu’il trancherait ce vendredi. Les discussions pourraient toutefois se prolonger. M. Calvo évoquait un accord durant le week-end, voire lundi. Le dossier comporte plusieurs volets et les partis poussent chacun leurs revendications. Le PS a, par exemple, mis la pérennisation du tarif social élargi sur la table, une demande portée également par les Verts.
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