Talibans au pouvoir en Afghanistan: pas de menace terroriste accrue à court terme en Belgique
La prise de pouvoir des talibans en Afghanistan ne devrait pas entraîner, à court terme, un risque accru d’actes terroristes en Belgique, estiment, lundi, des experts.
Selon Sven Biscop de l’Institut Egmont, un think-tank indépendant en matière de politique internationale, le risque est également limité à plus long termes, car les talibans ne feront pas deux fois la même erreur.
« Je ne pense pas qu’il y ait un risque accru, même à long terme », explique Sven Biscop. « Nous sommes en Afghanistan depuis 20 ans et pendant cette période, il y a eu des attaques majeures ici, y compris à Bruxelles. Les terroristes n’ont donc pas besoin de l’Afghanistan comme base d’opérations. »
« S’engager dans le terrorisme international a également été la plus grande erreur des talibans. S’ils n’avaient pas soutenu Al-Qaida, il n’y aurait peut-être jamais eu d’intervention étrangère en Afghanistan », poursuit M. Biscop. « Il est probable que les talibans ont appris de leurs erreurs et qu’ils seront donc désormais principalement focalisés sur la consolidation de leur pouvoir en Afghanistan. »
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Pieter Van Ostaeyen, expert en terrorisme est, lui, moins catégorique. Et craint que le retour des talibans n’ait des conséquences négatives sur la sécurité de notre pays à long terme. « Dans un premier temps, cela n’aura aucun impact, mais il est possible qu’Al-Qaida se regroupe », s’inquiète-t-il. « Al-Qaida a prêté allégeance aux talibans. L’Afghanistan pourrait donc à nouveau devenir un refuge pour cette organisation. »
« Il y a toujours un risque que des terroristes se mêlent aux réfugiés, comme cela s’est produit avec l’État islamique », poursuit M. Van Ostaeyen. « Mais concernant les personnes qui sont actuellement rapatriées, ce risque ne s’applique pas, car ils ont été ont été screenés. »
À ce sujet, Sven Biscop ne voit pas non plus de raisons de s’inquiéter. « Les attentats de ces dernières années ont presque tous été commis par des personnes qui vivaient déjà ici, voire qui y étaient nées. Je pense que nous ne devons pas considérer ce flux de réfugiés comme un problème de sécurité, mais plutôt comme un problème humanitaire. »
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