Sortie du nucléaire: « On doit regarder toutes les options avec un regard ouvert »
Les écologistes attendent des autres partenaires de la Vivaldi la même ouverture dans le dossier de la sortie du nucléaire que celle dont ils ont fait preuve, a expliqué jeudi la vice-Première ministre Groen, Petra De Sutter, sur le plateau de LN24.
Vendredi, le gouvernement doit se prononcer sur la prolongation d’une partie du parc nucléaire au-delà de 2025. La ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten, a soumis une note à ses collègues dans laquelle elle acte la poursuite de l’activité de deux réacteurs (Doel 4 et Tihange 3) parallèlement à la mise en oeuvre du Mécanisme de Rémunération de Capacité (CRM) qui prévoit de nouvelles centrales au gaz et un grand plan de transition vers l’énergie renouvelable doté de 8 milliards d’euros.
La semaine passée déjà, les écologistes ont affiché leur ouverture à la prolongation du nucléaire, une prise de position qui paraissait inéluctable au regard de la pression sur le marché de l’énergie qu’a provoquée la guerre en Ukraine.
« On doit regarder avec un regard ouvert toutes les options et nous attendons la même chose des autres. On parle du futur énergétique de notre pays », a souligné Mme De Sutter.
Les Verts n’entendent pas aller au-delà de deux réacteurs. L’accord de gouvernement ne prévoit d’ailleurs que cette possibilité. « C’est ce qu’on a décidé dès le début, les cinq autres, c’est hors de question », a averti Mme De Sutter.
La prolongation de deux réacteurs ne règlera pas tout et n’évitera pas la mise en oeuvre du CRM car il est peu vraisemblable que les deux réacteurs soient prêts pour 2025. « Le gouvernement précédent a confirmé la sortie de toutes les centrales nucléaire et, en 2018, Engie est revenu demander s’il était sûr pour les deux dernières. Si on avait dit autre chose en 2018, Engie aurait été prêt en 2025. Si on décide maintenant de prolonger, on ne sera pas prêt pour l’hiver 2025. Ce sera au plus tôt l’hiver 2026, voire plus tard », a fait remarquer la ministre.
Avec le plan de transition qu’ils proposent, les Verts estiment que la Belgique peut arriver à 50% d’énergie renouvelable en 2030. « On a calculé, c’est faisable. Vous savez, on n’est pas les plus ambitieux. L’Allemagne va investir 200 milliards dans la transition. Ce que l’on met sur la table est réaliste », a ajouté Mme De Sutter.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici