Manifestation en soutien aux sans-papiers, le 11 juillet © Belga

Sans-papiers: le PS et Ecolo veulent une action rapide

Olivier Mouton Journaliste

Les socialistes proposent une solution transitoire sous forme de visas de court séjour. Ecolo presse à nouveau le secrétaire d’Etat Sammy Mahdi d’agir. Fin de le trève politique sur le sujet.

Cela fait cinquante jour que des sans-papiers mènent une grève de la faim pour obtenir une régularisation de leur situation, à Bruxelles. La santé de certains devient un souci majeur et le sujet continue de provoquer un vif débat au sein dela coalition gouvernermentale. PS et Ecolo demandent une action rapide.

« La situation n’a pas évolué malgré les nombreux appels de la société civile, des partenaires sociaux, syndicats et patronat, du monde universitaire, de l’Église catholique de Belgique, etc », constatait lundi soir le parti socialiste dans un communiqué.

Pour le PS, il convient de trouver une solution provisoire par l’octroi de visas de court séjour, ce qui permettrait d’ouvrir un espace de négociation et de dialogue.

Fin de la trève politique

Ecolo n’est pas en reste. « En tant qu’être humain, ce dossier me touche », soulignait mardi matin son coprésident, Jean-Marc Nollet, sur Bel RTL. Ces sans-papiers sont dans un état critique. Jean-Marc Nollet rappelle que ses parents avaient accueilli des Laotiens quand il était jeune. Le secrétaire d’Etat Sammy Mahdi (CD&V) doit agir, selon lui: « C’est sa responsabilité, dans le cadre de la déclaration gouvernementale, de trouver une solution. »

Pendant dix jours, Ecolo s’est tu: « On nous l’avait demandé. si je reprends la parole, c’est parce que cela n’a pas suffisamment avancé. »

Le CD&V et le MR adoptent une ligne ferme dans ce dossier. Le Premier ministre, Alexander De Croo, avait déjà affirmé au parlement qu’il n’était « pas question d’une régularisation collective ».

Lire aussi: De Croo appelle à la fin de la grève des sans-papiers et prévient: « Pas de régularisation collective »

« Ne pas donner de faux espoirs »

Le Secrétaire d’État chargé de l’Asile et de la Migration, Sammy Mahdi (CD&V), a quant à lui rappelé aux partis de ne pas donner de faux espoirs aux grévistes de la faim. « Donner un court séjour à tous les grévistes de la faim n’est pas souhaitable. Quelques mois plus tard, les mêmes personnes sans papiers se retrouvent à nouveau en séjour irrégulier. Les grévistes de la faim eux-mêmes ont indiqué qu’ils ne voulaient pas un permis de séjour temporaire, mais un permis de séjour permanent et collectif pour tous les sans-papiers », ajoute M. Mahdi.

Depuis des semaines, Sammy Mahdi fait tout son possible pour convaincre les gens qu’une grève de la faim n’a pas de sens. Le reproche selon lequel aucune démarche a été prise est regrettable, étant donné les efforts déployés depuis des semaines. Ces derniers jours, Mahdi a travaillé avec différents partenaires à l’installation d’une zone neutre, où les grévistes de la faim pourront obtenir des éclaircissements sur les procédures existantes. Cette zone neutre devrait et sera mise en place cette semaine, selon le bureau de Mahdi. Le Secrétaire d’Etat espère que la main tendue sera acceptée.

Sammy Mahdi a eu plusieurs entretiens avec une douzaine d’organisations ces dernières semaines, ainsi qu’avec les sans-papiers eux-mêmes. « C’est mon travail d’entrer en dialogue avec eux et aussi de clarifier honnêtement ce que la politique représente. Les demandeurs d’asile fuyant la guerre ont droit à une protection, les étudiants qui respectent les règles peuvent étudier ici et les personnes qui veulent venir travailler ici peuvent faire une demande depuis l’étranger. Et dans des cas humanitaires exceptionnels, nous appliquons la régularisation pour les personnes en séjour irrégulier, simplement parce que nous défendons une politique humaine. Nous sommes très préoccupés par la situation des grévistes de la faim, mais cela ne doit pas forcer la politique dans une certaine direction. »

En ce qui concerne l’accès au marché du travail, il semble plutôt approprié de faciliter le marché du travail pour les personnes qui résident ici légalement et, en outre, de lutter contre les employeurs malhonnêtes qui exploitent les personnes en séjour irrégulier. « La Conférence interministérielle (CIM) peut certainement servir à activer les personnes qui séjournent ici légalement. Les choses ne peuvent pas bouger assez vite sur ce front. Avec un taux de chômage qui, dans certaines régions, atteint 39 %, il est clair que des améliorations sont encore possibles. »

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