Peter De Roover, chef de groupe N-VA à la Chambre. © Belga

Réforme de l’Etat: pas de « lotocratie », avertit la N-VA

La réforme de l’Etat que le gouvernement De Croo va préparer ne peut être un prétexte pour contourner la démocratie parlementaire par un système de tirage au sort, a averti mercredi le chef de groupe N-VA à la Chambre, Peter De Roover, au cours du débat en commission de la Constitution sur l’exposé d’orientation politique des ministres des Réformes institutionnelles.

Le nouveau gouvernement mettra sur pied l’an prochain une « Plateforme de dialogue » sur l’avenir du fédéralisme belge à l’instar de ce que veulent créer les instances européennes sur l’avenir de l’Europe. Une « large consultation des citoyens, en particulier des jeunes, ainsi que de la société civile, des universités, des experts et des autorités locales » sera menée, dit la note des ministres David Clarinval et Annelies Verlinden.

La façon d’associer les citoyens suscite des questions dans les rangs de l’opposition nationaliste qui se demande si la majorité Vivaldi va recourir à un tirage au sort, une méthode mise en avant ces dernières années par certains intellectuels.

« J’ai plus confiance dans un organe élu par des citoyens que dans un panel de citoyens tirés au sort », a souligné M. De Roover qui ne voudrait pas voir la démocratie remplacée par une « lotocratie ».

La N-VA s’interroge notamment sur les pouvoirs qui seront donnés à cette plateforme. Les recommandations qui en seront issues, attendues pour la fin 2021, seront soumises au gouvernement et les orientations seront traduites dans la liste d’articles de la Constitution à réviser en vue de la prochaine législature. Ces citoyens auront-ils dès lors un pouvoir de décision, se demandent les nationalistes. Et si la réponse est négative, cette plateforme s’apparentera sans doute à une « coquille vide », jugent-ils.

Les modalités selon lesquels les citoyens seront associés à cette plateforme ne sont pas encore définies. « Ce ne sera pas un remplacement de la démocratie parlementaire », a assuré Mme Verlinden dans son exposé. Interrogé sur LN24, M. Clarinval a lui évoqué un tirage au sort et/ou des citoyens volontaires pour participer à cet exercice.

Quant à la réforme elle-même, la N-VA a rappelé son projet confédéral, seul viable à ses yeux dans une Belgique qui « ne fonctionne pas » et appelé les autres partis à sortir de l' »angoisse » que suscite ce mot. « Le confédéralisme, ce n’est pas l’indépendance. La Belgique existera toujours et fera toujours partie de l’Europe », a souligné le député Sander Loones.

Les deux ministres n’ont pas évoqué les contours d’un futur accord entre les partenaires de la Vivaldi. « Ne soyons pas naïfs: les positions entre les partis de cette majorité sont fortement différentes mais nous sommes tous d’accord pour dire que l’on peut trouver un meilleur fonctionnement de notre structure et assurer une meilleure participation », a indiqué Mme Verlinden.

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