Rassemblement à Flagey: « Ça donne raison à ceux qui veulent des couvre-feux »
Le bourgmestre d’Ixelles Christos Doulkeridis (Ecolo) prévient dimanche matin que les fêtes en milieu urbain ne seront plus tolérées, comme cela a été le cas samedi soir sur la place Sainte-Croix, au premier jour de la réouverture des terrasses et de la levée du couvre-feu.
Présent sur les lieux dès la fin de l’après-midi et jusqu’à la fin de l’intervention de police, le bourgmestre a essayé autant que faire se peut, mais en vain, d’amener les participants à respecter les règles sanitaires, puis à mettre fin au rassemblement.
« C’était le premier soir de la fin du couvre-feu et on s’attendait ce qu’il y ait un appel à un rassemblement quelque part en Belgique. On a essayé une stratégie qui tenait compte d’un certain nombre de critiques qui avaient été faites… », livre-t-il. « C’est aussi un quartier où les interventions ne sont pas évidentes car il est fort urbain et fort habité. J’ai commencé à discuter avec les gens en début de soirée. A 00h30 encore, j’ai fait tous les groupes et j’ai fait des appels par haut-parleur pour demander aux gens de quitter les lieux par respect pour les voisins. A un moment donné, la seule option qui restait était de faire évacuer la place par les forces de l’ordre. »
Après avoir essayé la voix du dialogue, afin de ne pas répondre aux jeunes voulant faire la fête par de la répression, comme cela avait été le cas lors des « boums » au bois de la Cambre, Christos Doulkeridis a décidé de durcir le ton dès ce dimanche. « Hier, c’était le premier soir de la levée du couvre-feu et on a eu cette volonté-là », a-t-il expliqué. « Mais il est exclu que je puisse accepter que la ville et les endroits où il y a des habitants puissent être considérés comme des lieux où on va faire la fête. On devra prendre des mesures plus strictes dès aujourd’hui, mais j’espère que les gens vont comprendre d’eux-mêmes que ce n’est pas possible de faire cela tous les jours. »
Il s’est dit très déçu par le manque de responsabilité et de solidarité des participants face à la pandémie, qui décime surtout des personnes issues des populations plus âgées. « Ce qui est décevant c’est que les gens nous disent d’arrêter de les infantiliser, mais après cela, il n’y a pas non plus de prise de responsabilité dans leurs comportements », déplore le bourgmestre. « Finalement, cela donne raison à ceux qui disent qu’il faut des couvre-feux, qu’il faut des règles, imposer des choses et qu’il faut sanctionner. C’est vraiment dommage. »