Polémique autour d’une leçon islamique à la maison communale de Genk
L’émission néerlandaise « Nieuwsuur » a créé la polémique en Flandre à la suite d’un reportage montrant la leçon donnée par un prédicateur islamique dans la maison communale de Genk. La secrétaire d’État à l’Égalité des chances, Zuhal Demir (N-VA), a exprimé son indignation. Le bourgmestre a demandé une enquête.
Au cours de cette leçon donnée le 30 septembre à l’invitation de l’association « Al Qiblah-Het Kompas », le prédicateur néerlandais Ali Houri a mis en garde les personnes présentes contre la musique et les a exhortées à ne pas se rendre dans des endroits où de l’alcool était vendu. Dans l’assistance, hommes et femmes étaient séparés.
Selon le quotidien « Het Belang van Limburg », le prédicateur s’est distingué il y a quelque temps par un appel aux dons en faveur de Tarik Ibn Ali, religieux salafiste arrêté à la suite des attentats en Espagne et soupçonné d’incitation au terrorisme.
Élections
« Des fous religieux sèment la haine, lèvent les gens les uns contre les autres et traitent les femmes comme des déchets. A la maison communale de Genk! Tolérons-nous cela? », a lancé sur Twitter Mme Demir, probable candidate aux élections communales dans la cité limbourgeoise.
La secrétaire d’État a demandé à l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes de se pencher sur l’affaire.
Tous les orateurs qui ont participé à cette leçon ont été contrôlés, a affirmé le bourgmestre Wim Dries (CD&V) à la VRT. « Nous ne disposions pas d’indices selon lesquels des propos problématiques seraient prononcés. Un représentant de la police était sur place, et il a confirmé qu’au cours de la soirée, aucun appel à la haine n’a été lancé. Depuis, j’ai vu les images du reportage et je vais les faire examiner de manière approfondie », a-t-il déclaré.
Polarisation
Les organisateurs ont déploré de leur côté la communication « polarisante » à propos de leur conférence et une tentative de récupération politique. Selon eux, les paroles reprises dans le reportage ont été tirées de leur contexte. L’appel à ne pas écouter de la musique doit se comprendre, par exemple, dans l’expérience de l’ex-rappeur Salah Edin, issu d’un milieu musical où les femmes ne sont pas respectées et qui fait l’apologie de l’alcool et des drogues. Quant aux critiques sur la séparation entre hommes et femmes, elle irrite également l’association. « Nous laissons le choix aux hommes et femmes de s’asseoir séparément, mais il y a toujours une partie qui est mixte », ont fait remarquer les responsables de Kompas.
« Nous déplorons la façon dont notre message positif, cherchant à créer du lien, est à ce point maltraité. Et cette récupération politique, inutilement polarisante, à un an des élections nous rend encore plus triste », ont-ils ajouté.