Plan d’urgence logement: « Le gouvernement bruxellois ressort des promesses anciennes jamais concrétisées »
Le plan d’urgence logement présenté jeudi par le gouvernement bruxellois contient des promesses non tenues, déjà affichées dans des plans datant de 2004 et 2013. Il en énonce d’autres qui risquent fort de ne pas l’être non plus, a affirmé jeudi après-midi le député-bourgmestre Vincent De Wolf (MR, opposition).
Déplorant une information tardive des membres de la commission Logement du parlement régional – après la presse et seulement moins d’une demi-heure avant le début de la réunion de commission qui l’a abordé -, Vincent De Wolf a souligné que ce plan d’urgence 2020-2024 était mis sur la table au début de l’année 2021, soit un an et demi après l’installation du gouvernement Vervoort.
Qui plus est, l’allocation-loyer votée fin 2018 ne rentrera en vigueur qu’au 1er octobre prochain, a-t-il dénoncé.
Pour le reste, le MR s’interroge notamment sur l’engagement à embaucher des chercheurs de biens et sur leur capacité à trouver des logements à prix bas dans un marché locatif déjà saturé.
Vincent De Wolf s’inquiète aussi de l’intention affichée par la secrétaire d’Etat de convertir des logements moyens en logements sociaux en payant la différence aux communes, mais sans moyens budgétaires prévus en 2021. Pour lui, « dans les faits, le taux de rotation est très faible car aujourd’hui à Bruxelles, si vous avez un logement à prix moyen, vous ne bougez pas. Si malgré tout, on transforme les logements moyens en logements sociaux, le gouvernement va accentuer la fuite de la classe moyenne qui parviendra encore moins qu’aujourd’hui à trouver un logement », a-t-il commenté.
Pour lui, cela pose la question de la mixité dans la ville et cela va pénaliser les communes qui ont fait des efforts pour créer des logements moyens et des logements sociaux.
Vincent De Wolf se pose par ailleurs des questions sur la légalité du dispositif prévoyant d’accorder au locataire, durant une période de deux mois, une priorité en vue de l’achat du bien qu’il occupe lorsque le propriétaire le met en vente. Il s’est dit profondément opposé à cette « atteinte aux libertés des Bruxellois ».
L’élu libéral a enfin déploré que le gouvernement sorte sur le sujet sans attendre que la commission délibérative mixte réunissant notamment des citoyens bruxellois se prononce sur le thème du logement, conformément à ce qui a été décidé mercredi au bureau élargi du parlement.