Orages à répétition en Belgique : « Les extrêmes se multiplient, mais ce n’est pas lié au réchauffement climatique »
Des orages violents ont frappé plusieurs régions du pays ces dernières semaines, causant divers dégâts et inondations. Arbres arrachés, tornade, maisons endommagées, pluies diluviennes, autoroute sous eau… Les pompiers sont intervenus de multiples fois en à peine un mois. La faute au réchauffement climatique ? Le point avec David Dehenauw, chef du Service scientifique ‘Prévisions du temps’ à l’Institut royal météorologique de Belgique (IRM).
Les orages d’une telle violence sont-ils exceptionnels en Belgique ?
Non, ça arrive souvent, ce n’est pas du tout une exception. On a des tornades assez souvent en Belgique. Pas toujours avec l’intensité de Beauraing, mais là non plus, ce n’était pas une exception. On a déterminé qu’il s’agissait d’une tornade de force 2 sur une échelle de 5. On a parfois des tornades de force 0 ou 1, ça arrive en moyenne cinq fois par an. Donc ce n’est pas une exception, et les dégâts des eaux non plus.
On remarque plusieurs épisodes climatiques aux quatre coins du monde : les incendies au Canada ou le glissement de terrain au Japon. Est-ce que les inondations et orages qui nous touchent ces dernières semaines sont une conséquence du réchauffement climatique ?
Non, pas du tout. Comme je l’ai dit, ça arrive régulièrement. Est-ce qu’il y a un élément qui les influence ? Oui. On voit, avec le réchauffement climatique, que les averses sont devenues plus fréquentes. Mais on a déjà eu de violents orages par le passé, on les a maintenant et on les aura encore dans le futur. Donc ce n’est pas lié au réchauffement climatique puisque les derniers étés qu’on a eus depuis 2017 étaient des étés plutôt secs, avec une sécheresse assez importante.
Les extrêmes se multiplient un peu partout dans le monde, et ça se remarque aussi en Belgique. Parfois, on a des sécheresses, parfois on a des périodes très humides et de tels épisodes intenses sont devenus plus fréquents. Mais on ne peut jamais attribuer un événement à 100 % au réchauffement climatique. Cela joue un rôle important, oui, mais ce n’est jamais 100 % la cause d’un phénomène climatique.
Combien de temps cet épisode orageux pourrait-il durer en Belgique ?
C’est possible d’en avoir encore dans les semaines à venir, mais je pense qu’on a connu le pire pour l’instant. On peut encore avoir des orages, mais pour les épisodes violents, je pense qu’on est tranquille au moins jusqu’à mercredi. Je ne sais pas prévoir au-delà des 15 jours, mais pour les prévisions des prochains jours, je vois de temps à autre des averses et des journées plus sèches aussi. On n’aura pas toujours du mauvais temps. Pour la semaine prochaine, par exemple, je pense qu’à partir du 14 juillet, on aura un temps plus sec, des périodes de soleil et des températures qui seront toujours comprises entre 21 et 24 degrés pour les maximas. Il s’agit de températures plutôt normales, de saison.
On a un été à la Belge, du moins pour l’instant. On a déjà connu des étés avec pas mal d’orages et de précipitations. On semble l’avoir oublié, car depuis l’été 2017 on n’a plus vraiment connu cela, mais avant, en 2016 notamment, c’était tout aussi humide.
Une météo qui éloigne la canicule ?
La canicule n’est pas à exclure pour autant. Je ne sais pas le prévoir, même si pour l’instant, je n’en vois pas. Mais si ça arrive, à mon avis, ce ne sera pas avant le 18-19 juillet.
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