Omicron: quels sont ses symptômes et les différences par rapport aux autres variants ?
Depuis ce lundi, Omicron représente 60% des infections au coronavirus en Belgique selon le microbiologiste Emmanuel André. Mais comment distinguer Omicron des autres variants ? Le Vif fait le point avec l’épdémiologiste Yves Coppieters.
Détecté le jeudi 25 novembre en Afrique du Sud, le nouveau variant du coronavirus est depuis en très forte progression en Belgique. Depuis son arrivée dans notre pays, il est difficile de faire la distinction entre les anciens et les nouveaux variants. Selon une étude de Zoe, le système britannique qui permet d’analyser la propagation du coronavirus dans le pays, cinq symptômes sont détectés après une infection à Omicron :
- Nez qui coule
- Maux de tête
- Fatigue
- Éternuements
- Maux de gorge.
Des symptômes difficiles à différencier des variants précédents, comme Delta. Mais selon l’épidémiologiste Yves Coppieters, Omicron ne se distingue pas par ses symptômes, mais bien par sa viralité. « Ça reste le même coronavirus, ça ne change pas. La grosse différence avec les autres variants, c’est son échappement immunitaire. La réponse de l’immunité vaccinale et celle de l’immunité acquise par les autres coronavirus sont moins bonnes que pour le Delta ou pour les autres variants. Mais il va développer les mêmes formes cliniques. » En d’autres termes, l’immunité (vaccinale ou naturelle) ne serait pas suffisante pour contrer efficacement Omicron.
Le virus a une forme asymptomatique ou très peu symptomatique pour 80% des personnes touchées selon l’épidémiologiste, avec un simple nez qui coule ou des yeux légèrement irrités. Mais pour les 20% restants, l’infection à Omicron s’apparente plutôt à un « état grippal classique », avec des courbatures, de la température, des inflammations pulmonaires et au niveau des autres organes. « Il n’y a aucun changement sur les formes cliniques, mais c’est la probabilité et sa capacité d’amener vers des formes graves qui n’est pas encore bien évalué mais qui parait nettement moindre par rapport au variant Delta », indique Yves Coppieters.
Un variant moins dangereux que les autres ?
S’il se propage plus rapidement, ce nouveau variant n’en serait pas plus dangereux pour autant. C’est du moins ce que suppose l’épidémiologiste. Moins fatal que les autres mutations du coronavirus, Omicron inquiète surtout par sa contagion. « Á l’échelle collective, comme il contamine beaucoup, il a une capacité de se disséminer plus facilement encore que le Delta dans la population. Mais il va fatalement amener des formes graves, pas parce qu’il est plus virulent, mais parce qu’il touche fondamentalement plus de monde. Il va donc trouver plus facilement des personnes fragiles ou à risque. »
Pour l’instant, le variant Omicron touche surtout les personnes entre 20 et 40 ans. Parmi cette tranche d’âge, la réception de l’infection dans le corps est principalement asymptomatique. Cependant, Yves Coppieters ne pense pas qu’une infection à ce nouveau variant ait un impact considérable sur les 50 ans et plus. Pourquoi ? « Parce que la vaccination est forte parmi cette tranche d’âge. Grâce à cela, le vaccin va faire une barrière aux formes symptomatiques du virus. »
Omicron : début d’un variant saisonnier ?
Il ne s’agit là que d’une hypothèse, mais l’épidémiologiste semble croire que ce nouveau virus annonce le début d’un cycle naturel de mutation du coronavirus. « Omicron nous apprend quand même quelque chose d’intéressant, c’est qu’on a l’impression que c’est le démarrage d’un cycle saisonnier du virus. On voit un virus qui a réussi à échapper à l’immunité. Il est en train de faire sa vague maintenant, et puis sans doute qu’on aura tous développé une immunité et il va disparaitre. Et un autre mutant reviendra l’hiver prochain et il fera aussi sa vague. »
Si cela s’avère être le cas, il faudrait donc s’attendre à vivre avec le coronavirus pendant plusieurs années. « Il y a des populations dans le monde qui sont partiellement vaccinées. Le virus trouve les capacités de continuer à se multiplier chez l’être humain en trouvant des mécaniques d’échappement. C’est un cycle qui va continuer tant qu’on a pas trouvé une solution à l’échelle mondiale », conclut Yves Coppieters.
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