Nouvelles restrictions à Bruxelles : « les risques sont sérieux »
Les nouvelles restrictions prises dans la foulée des hausses des augmentations de contaminations en Région bruxelloise entrent en vigueur lundi 28 septembre. Les bars et cafés doivent fermer à 23 heures. Qu’est-ce qui a motivé ces restrictions ?
« Entre 23 heures et une heure du matin, les règles sont moins respectées », annonce Rudi Vervoort, ministre-président de la Région Bruxelles-Capitale, sur le plateau de LN24. « Une fois qu’on a bu quelques verres, on se rend bien compte qu’on a plus difficile à garder les distances, on parle plus fort. Tout ça, ce sont des gouttelettes, tout ce qui fait que le virus se transmet plus facilement. »
Un élément que constate aussi Inge Neven, responsable du Service de l’inspection de l’hygiène de la Commission communautaire commune (Cocom), compétente pour la santé en Région bruxelloise. « 55% des personnes testées positif appelées par le suivi des contacts se sont rendues dans les bars deux jours avant leur contamination. Donc de manière logique nous avons déduit que cela est dû aux fins de soirées. Lorsqu’on a bu quelques verres, les mesures de distanciation sont en effet moins respectées. » Un meilleur respect a été observé dans les restaurants, qui peuvent rester ouverts jusqu’une heure du matin, ajoute Inge Neven.
Autre source de contamination qui y est liée : les rassemblements lors de la fermeture des cafés. Les contrôles vont d’ailleurs être renforcés aux heures de fermeture, pour empêcher les rassemblements de plus de 10 personnes, ont annoncé les autorités suite à la réunion du centre de crise régional, samedi.
Une mesure de fermeture à double tranchant : soit les personnes, plus sobres à 23 heures qu’à une heure du matin, vont rentrer chez elles sans faire de rassemblement, soit, ayant envie de continuer la soirée, les personnes vont justement se rassembler. « On ne peut pas contrôler à l’intérieur, chez les gens. Il y a un risque que des personnes continuent les soirées de manière cachée. Mais nous faisons appel à leur sens de responsabilité, pour éviter un nouveau lockdown. Le risque de reconfiner est vraiment sérieux. Nous ne prenons pas ces mesures par plaisir « , rappelle Inge Neven.
Pour le virologue Steven Van Gucht, cité par le quotidien Het Laatste Nieuws, les mesures sont inutiles. « Vous pouvez fermer les cafés plus tôt, mais si les gens continuent à faire la fête à la maison, vous n’obtiendrez rien. Il est impératif d’expliquer clairement le comment et le pourquoi des mesures aux différentes communautés de la capitale. » Différentes communautés, qui ne suivent pas les canaux d’informations habituels. Pour le virologue, il faudrait passer par des leaders d’opinions, comme les imams par exemple.
La situation épidémiologique est en effet très difficile à Bruxelles. Du 16 au 22 septembre, 10.785 nouveaux cas ont été diagnostiqués en Belgique, dont 22% à Bruxelles. Le taux de positivité y est de 9,5%, ce qui est plus du double de la moyenne belge (4,4%). Sur une semaine, le nombre de cas par province a augmenté de 44% à Bruxelles.
La Ville de Bruxelles interdit la prostitution pour contenir l’épidémie
La prostitution de rue et celle dans des établissements dédiés à cette activité ont été interdites sur l’ensemble du territoire de la Ville de Bruxelles par une ordonnance du bourgmestre prise lundi, selon une information publiée en fin de journée sur la page Facebook du comité de riverains Alhambra, un quartier particulièrement touché par la prostitution. Elle est confirmée par le Cabinet du bourgmestre Philippe Close. L’arrêté est entré en vigueur avec effet immédiat et pour une durée indéterminée.
Les hôtels de passe ‘Studio 2000’, ‘Studio Europe’ et ‘5th Avenue’ sont en conséquence fermés jusqu’à nouvel ordre.
La police locale de Bruxelles-Ixelles a commencé à informer les prostituées et veillera à faire respecter l’interdiction. Après une phase d’information, des amendes pourront être distribuées. Cette interdiction de la prostitution est motivée par la volonté de limiter la propagation du Covid-19, aujourd’hui en recrudescence.
Bruxelles enregistre le taux de positivité le plus élevé de Belgique, avec quelque 10% des tests pratiqués se révélant positifs. C’est plus du double de la moyenne nationale qui atteignait 4,7% entre le 17 et le 23 septembre. Il y a eu 64 admissions à l’hôpital en moyenne par jour en Belgique entre le 18 et le 24 septembre, soit une augmentation de 41% par rapport à la semaine qui a précédé. Le plus grand nombre d’admissions (1/3) concerne la région bruxelloise.
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