Manifestations de policiers prévues: « un cri contre la stigmatisation » de l’ensemble de la profession
A la suite de l’appel à manifester lancé par le groupe Facebook Police Unifying Movement (PUM), plusieurs rassemblements seront organisés vendredi à midi en divers endroits emblématiques du pays, notamment à Bruxelles, Charleroi, Liège, Seraing et Namur mais aussi dans des villes néerlandophones.
Les policiers protesteront contre le bashing médiatique et les réponses politiques qui font des violences policières non pas des comportements déviants isolés mais la règle, ce qui jette le discrédit et l’opprobre sur l’ensemble de la profession. A Seraing, il est notamment question de déposer menottes et brassards au sol et de faire retentir les sirènes des véhicules. Des chefs de corps ont manifesté leur soutien aux policiers souhaitant manifester pour redorer leur image.
Le groupe Facebook PUM a été créé en 2018 pour aller plus loin que les instances syndicales sur les demandes de revalorisations des moyens octroyés et des salaires. A l’heure où la mort de George Floyd aux Etats-Unis élève une vague de protestation populaire contre les violences policières alimentées par le racisme, des policiers belges veulent faire valoir que les abus de pouvoir ne sont pas légion et que beaucoup ont fait ce métier pour protéger la population et non pour jouir d’un rôle d’autorité. « Les policiers en ont marre d’être stigmatisés », explique un membre de PUM.
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« Il y a des effets pervers », continue-t-il en lien avec les contrôles d’identité. « Ce racisme supposé qui devient le postulat de base fait que lorsque vous intervenez dans des zones difficiles, que vous voulez faire un contrôle d’identité et que vous avez des motifs légitimes de le faire, cela peut très facilement partir en rébellion. (…) On est aussi dans une conjoncture où on a le sentiment que plus aucune autorité ne peut être exercée. »
Il met en balance les nombreux classements sans suites pour des dénonciations de violences policières avec ceux des violences entre particuliers. « Personne ne va s’en offusquer autant. Il est normal que la justice ne puisse pas être rendue sur la base d’un témoignage unilatéral. »
Si les vidéos permettent aujourd’hui d’objectiver des violences policières, l’inverse est aussi vrai: « Le port des bodycams est une demande grandissante au sein de nos rangs, parce qu’on est tous convaincus qu’il y aura alors moins d’interventions qui tourneront mal, parce qu’il n’y aura plus ce petit jeu de menaces de porter plainte. On pourra avec les bodycams prouver qu’on a été correct avec la personne et qu’on a fait le nécessaire pour éviter d’en arriver à une situation violente. »