Manifestation à Bruxelles pour l’ouverture des frontières européennes aux migrants
Environ 350 personnes, selon l’estimation de la police de Bruxelles-Ixelles, ont manifesté mercredi à partir de 17h00, rue de la Loi, au pied des institutions européennes, pour réclamer un réponse humaine de l’UE à la crise qui se joue depuis dimanche à la frontière gréco-turque.
Les manifestants arboraient diverses pancartes avec des messages comme « Protect humans, not borders », « Europe must act », « Frontex kills », « L’Europe forteresse tue », « Save lives », « Refugees Welcome », ou « Solidarity ». Un ballon géant portait au-dessus de la foule l’injonction « Open the borders ». Des personnes avaient peint l’intérieur de leurs mains en rouge. Divers slogans ont été scandés, parmi lesquels « Safe passage now », « No borders, no nations, stop deportations » ou « Say it load. Say it clear. Refugees are welcome here ».
De nombreuses associations et ONG étaient présentes, parmi lesquelles le CNCD-11.11.11, le Ciré, la Plateforme Citoyenne BXLRefugees, Amnesty International, la Ligue des droits humains, Oxfam Solidarité, le Mouvement Ouvrier Chrétien et Médecins du Monde. Selon elles, la crise actuelle découle de la signature il y a quatre ans d’un accord avec la Turquie qui a entériné l’externalisation de la gestion des frontières européennes. Elles appellent l’Union européenne à réviser le règlement Dublin qui impose aux migrants de demander l’asile dans le premier Etat membre dont le sol a été foulé et de mettre en oeuvre une répartition équitable.
« Il faut que l’Union européenne prenne ses responsabilités »
« Les gens sont parqués dans des camps de la honte sur les îles grecques. Ces derniers jours, on a vu des ‘Push back’, des navires des autorités grecques qui tirent vers des embarcations pour essayer de les faire fuir. C’est proscrit en droit international. Il faut garantir à chaque personne la possibilité d’entamer une procédure d’asile », souligne Alexis Deswaef, président d’honneur de la Ligue des Droits humains.
« Protéger les frontières quand on sait aujourd’hui que c’est au coût d’une politique tout à fait inhumaine, c’est pour Amnesty inadmissible », ajoute sa porte-parole francophone Valérie Michaux. « Il faut que l’Union européenne prenne ses responsabilités et prenne à sa charge une partie des personnes qui cherchent à venir se réfugier dans nos pays. »
Les associations rappellent que la Turquie n’accueille actuellement que 3,6 millions de personnes ayant fui la guerre en Syrie, auxquelles s’ajoutent 365.000 ressortissants d’autres nationalités provenant d’autres pays en guerre comme l’Irak ou l’Afghanistan.