Les travailleuses du sexe reprochent à Philippe Close sa méthode dure
La répression n’est pas la solution pour éradiquer la prostitution dans le quartier de l’Alhambra à Bruxelles, affirme jeudi l’Union des travailleu(r)ses du sexe organisé(e)s pour l’indépendance (Utsopi) dans une lettre ouverte au bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close.
L’association dénonce la méthode dure employée par le socialiste, qui a affirmé lundi dans la Dernière Heure vouloir venir à bout de la prostitution et ne vouloir « rien lâcher ».
« Vous voulez éradiquer la prostitution dans le quartier de l’Alhambra (autour du théâtre flamand, ndlr). Votre priorité ne devrait-elle pas être d’éradiquer la pauvreté? », s’interroge l’Utsopi, qui craint une précarisation des prostituées.
Un nouveau règlement de police est entré en vigueur cette semaine pour lutter contre les nuisances dans le quartier. Il vise en particulier le racolage et les conducteurs qui provoquent des ralentissements de la circulation. Les policiers ont été sommés de s’emparer de la problématique.
L’Utsopi demande une solution humaine pour les travailleuses du sexe qui se « battent pour leur survie » et finiront par se retrouver dans d’autres communes, selon l’association.
Celle-ci regrette aussi que les acteurs du terrain n’aient pas été consultés. « Nous sommes condamnés à nous concerter pour que le quartier de l’Alhambra soit accueillant pour tous les citoyens, pas seulement ceux qui fantasment sur un quartier branché, putes non admises », souligne-t-elle.
En s’opposant à la prostitution par idéologie, Philippe Close « confond tout ». « D’une part, la prostitution librement consentie: les rapports tarifés entre adultes consentants. D’autre part, le proxénétisme, la traite des êtres humains, qu’Utsopi condamne fermement », selon la lettre ouverte.
Le collectif Utsopi reste « prêt à nouer un vrai dialogue ».