Les témoins de Jéhovah devant le tribunal pour répondre d’incitation à la haine
Les témoins de Jéhovah, poursuivis notamment pour incitation à la haine à l’encontre d’anciens membres de cette communauté, comparaîtront mardi devant le tribunal correctionnel de Gand. L’ex-Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme Unia et une quinzaine de personnes se sont portées parties civiles.
Un ancien témoin de Jéhovah s’était tourné vers le parquet gantois en 2015 pour calomnie, diffamation, insulte et violation de la loi anti-discrimination. Il avait affirmé qu’une fois que les membres quittaient la communauté, ils étaient ostracisés et complètement isolés socialement sur ordre de l’organisation.
Le parquet a décidé de poursuivre les témoins de Jéhovah pour quatre préventions: incitation à la discrimination d’une personne, mais aussi d’un groupe, sur la base de ses croyances religieuses, incitation à la haine ou à la violence à l’encontre d’un personne et d’un groupe.
L’affaire avait été introduite l’an dernier devant le tribunal correctionnel. Une quinzaine de personnes se sont portées parties civiles, et Unia en a fait de même.
Le dossier sera plaidé mardi. Seule la Congrégation chrétienne des Témoins de Jéhovah est poursuivie, aucune personne physique n’est visée dans l’affaire.
La politique d’exclusion des témoins de Jéhovah a de lourdes conséquences
Les parties civiles ont mis en exergue mardi, devant le tribunal correctionnel de Gand, les conséquences tant physiques que psychologiques de la politique d’exclusion opérée par les témoins de Jéhovah. Ces derniers sont poursuivis notamment pour incitation à la haine à l’encontre d’anciens membres de cette communauté.
« Les témoins de Jéhovah considèrent que les anciens membres doivent être évités comme la peste », a plaidé Me Pieter-Bram Lagae, qui assiste notamment l’ancien témoin qui a déclenché l’affaire. Celui-ci « siégeait dans le comité juridique (de l’organisation, NDLR) et participait aux décisions sur les exclusions, jusqu’à ce qu’il se rende compte que cela allait trop loin », a expliqué son avocat.
« La politique d’exclusion s’en prend au coeur même des relations et les victimes en subissent des conséquences autant physiques que psychologiques. Nous représentons notamment un homme dont la femme est toujours membre et qui est ignoré dans sa propre maison. Ou une femme qui n’a plus pu voir son père depuis son expulsion », a-t-il exposé.
Un ancien témoin de Jéhovah s’était tourné vers le parquet gantois en 2015 pour calomnie, diffamation, insulte et violation de la loi anti-discrimination. Il avait affirmé qu’une fois que les membres quittaient la communauté, ils étaient ostracisés et complètement isolés socialement sur ordre de l’organisation.