Les présidents de partis flamands débattent en présentiel pour la première fois depuis longtemps
Les présidents des partis CD&V, Open Vld, N-VA, Vlaams Belang, Groen et Vooruit se sont affrontés pour la première fois depuis longtemps lors d’un débat physique lundi soir. Par moments, le débat a été très animé.
Respectivement, Joachim Coens, Egbert Lachaert, Bart De Wever, Tom Van Grieken, Meyrem Almaci et Conner Rousseau ont ainsi croisé le fer lundi soir sur la scène de la salle Henry Le Boeuf de Bozar à Bruxelles. À l’exception du PVDA (aile flamande du PTB), tous les partis flamands représentés dans un parlement étaient présents au débat que l’organisation d’entrepreneurs Voka a organisé lundi soir pour marquer le coup d’envoi de l’année politico-économique.
Pour la première fois depuis des lustres, les présidents de parti ont été autorisés à débattre physiquement et ont clairement voulu imposer leur patte. Le Voka avait prévu cinq thèmes à aborder mais les six n’ont pas été plus loin que ceux du marché du travail et du climat et l’énergie avant que le temps ne soit écoulé.
Les présidents n’y ont pas présenté d’innovations majeures, même si Egbert Lachaert (Open Vld) a lancé une proposition visant à faire signer aux personnes inactive depuis deux ans un contrat dans lequel elles s’engagent à suivre une formation ou un enseignement. Tom Van Grieken (Vlaams Belang) a alors de nouveau demandé d’exempter les plus de 50 ans de cette obligation, tandis que le président du CD&V, Joachim Coens, a plaidé en faveur d’une « approche globale » accordant une grande attention à la praticabilité. « Les gens devraient pouvoir combiner travail et famille. Il vaut mieux attirer les gens avec un pot de miel qu’avec un pot de vinaigre », a-t-il dit. Meyrem Almaci (Groen) a également souligné l’importance des mesures d’accompagnement pour amener les gens au travail et les y maintenir. « Ces parents d’enfants handicapés que les bus scolaires ne viennent pas chercher: ce sont des gens qui veulent travailler, mais qui ne peuvent pas. »
En ce qui concerne l’énergie, la discussion sur la sortie du nucléaire a rapidement refait surface. Le président de la N-VA, Bart De Wever, a cité l’actuelle ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten (Groen), qui avait déclaré en 2009 que fermer cinq centrales nucléaires la même année reviendrait à « allumer des bougies ». Meyrem Almaci a répondu que les nationalistes flamands siégeaient au sein du gouvernement fédéral depuis des années « mais n’avaient rien fait pour préparer la sortie du nucléaire ». « Nous avons choisi la sécurité d’approvisionnement, le caractère abordable et la durabilité. J’ai une ministre qui a commencé à travailler dès le premier jour, à partir du désordre qui lui a été donné, pour voir comment nous pouvons atteindre ces trois objectifs », a lancé la présidente de Groen.
Dans l’accord de coalition, le gouvernement fédéral s’en tient à la sortie du nucléaire en 2025, mais évaluera encore la situation en novembre. Les deux plus jeunes centrales nucléaires pourraient en principe rester ouvertes en cas de problèmes de sécurité d’approvisionnement. Mais l’exploitant Engie Electrabel a toutefois décidé il y a quelque temps d’annuler d’autres investissements pour une éventuelle prolongation de la durée de vie des deux réacteurs en question.
Pour le président de Vooruit, Conner Rousseau, il est en tout cas important de garder un oeil sur l’accessibilité financière. « Mais maintenant, nous avons l’énergie nucléaire et nous avons presque les prix de l’énergie les plus élevés d’Europe. Donc dire que nous devrions garder les centrales nucléaires ouvertes pour des raisons d’accessibilité financière n’a pas de sens », a-t-il soutenu.