Les mois à attendre les allocations poussent les chômeurs dans la pauvreté
Les chômeurs doivent parfois attendre des mois pour toucher leurs allocations en raison de « l’inaccessibilité des autorités et des syndicats », écrit mercredi De Standaard, ajoutant que les CPAS sont dès lors inondés de demandes et tirent la sonnette d’alarme.
Les syndicats et la caisse auxiliaire de paiement d’allocations de chômage (Capac) sont en charge du versement des allocations. Tous sont assaillis de demandes depuis le début de la crise. Et près d’un an plus tard, de nombreux retards sont signalés, tant pour les paiements de chômage temporaire que de chômage longue durée.
Les organismes de paiement sont peu voire pas joignables, et des milliers de demandes ne sont pas traitées dans les temps. La Capac doit encore régler 2.000 dossiers pour le mois de novembre, 4.000 pour décembre et environ 10% des dossiers de janvier sont toujours en attente, a indiqué mardi à la Chambre le ministre fédéral de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne. La FGTB et la CSC, les deux plus gros syndicats en nombre de membres, évoquent de leur côté des retards de traitements limités.
La fracture numérique est toujours bien présente
Les problèmes concernent surtout les chômeurs qui, en raison des mesures prises pour lutter contre le Covid-19, ne sont pas en mesure de rendre leur dossier complet d’aide. La numérisation s’amplifie, mais la fracture numérique est toujours bien présente et de nombreuses personnes ont toujours besoin d’aide pour remplir correctement leur dossier en ligne. Les CPAS sont dépassés par les demandes de soutien.
« La situation est très inquiétante », a déclaré le ministre Dermagne au Parlement. « Cela mène à des situations dramatiques, intenables pour les personnes concernées. » Le ministre socialiste a demandé des moyens supplémentaires au gouvernement. Des engagements sont en cours, mais la formation des nouveaux employés prendra plusieurs mois.