Les journalistes poursuivies pour avoir hébergé des migrants seront jugées à Bruxelles
C’est au tribunal de première instance francophone de Bruxelles de se pencher sur le cas des 12 personnes, dont deux journalistes, poursuivies pour organisation de trafic d’êtres humains, a décidé lundi le tribunal correctionnel de Termonde.
Onze des 12 personnes concernées étant francophones, « c’est la moindre des choses », a commenté Me Alexis Deswaef, l’avocat d’une des journalistes. « Le changement de langue est un droit et non une faveur », a-t-il rappelé.
Les deux journalistes poursuivies sont Anouk Van Gestel, rédactrice en chef de Marie Claire Belgique, et Myriam Berghe, journaliste chez Femmes d’Aujourd’hui, défendues respectivement par Me Alexis Deswaef et Me Jan Fermon.
L’espoir que formule la défense est que le dossier pourra être traité avec plus de sérénité et que l’on pourra faire la distinction entre une citoyenne solidaire « qui ne peut être poursuivie » et des trafiquants d’êtres humains, précise Me Deswaef. Ce changement de langue « permettra aux personnes de se défendre sans devoir passer par un interprète », une situation lors de laquelle des pans sensibles « peuvent se perdre dans la traduction », souligne l’avocat.
Cinq suspects ont comparu ce lundi matin devant le tribunal de Termonde, ils sont placés en détention dans l’attente du procès. Les deux journalistes ne sont, elles, pas incarcérées, mais elles risquent jusqu’à 10 ans de prison pour trafic d’êtres humains. Pour rappel, les faits sont qualifiés de trafic et non de traite des êtres humains puisque les poursuivis sont suspectés d’avoir voulu faire passer illégalement les frontières à des individus et non les avoir exploités. Le temps de traduire le dossier, il devrait vraisemblablement être rouvert à Bruxelles à l’automne, après les congés judiciaires.