Les grévistes de la faim sont réalimentés en douceur avec des perfusions à l’hôpital
Après la décision de suspendre la grève de la faim, plusieurs personnes sans-papiers ont été transportées à l’hôpital, dont environ 53 issues de l’occupation de l’église du Béguinage, avec l’assistance de la Croix-Rouge de Belgique, ont indiqué jeudi un porte-parole des grévistes et le directeur général de Médecins du Monde (MdM) Michel Genet.
Les personnes de l’église du Béguinage hospitalisées mercredi soir souffraient notamment de déshydratation et d’insuffisance rénale. L’une d’entre elles avait une fracture due à la fragilisation de ses os causée par la grève de la faim, selon un porte-parole des sans-papiers à l’église du Béguinage. Les personnes hospitalisées ont été perfusées. Une partie du groupe est rentrée mercredi soir et d’autres personnes sans-papiers dans le courant de la matinée de jeudi.
Les occupations sont amenées à perdurer tout du moins le temps que les demandes de régularisation soient examinées. Les sans-papiers vont rassembler leurs dossiers et les donner à une commission de juristes bénévoles afin qu’ils soient, par leur intermédiaire, portés pour examen la semaine prochaine dans la zone neutre mise en place par le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Sammy Mahdi (CD&V). Mercredi soir, des personnes sans-papiers qui n’avaient pas fait la grève de la faim se sont manifestées à l’église du Béguinage. Les grévistes de la faim ont reçu de Sammy Mahdi la garantie que leurs demandes seraient traitées en priorité.
« Nous sommes reconnaissants de tout le soutien et de toute l’aide venus des citoyens, des partis politiques, des syndicats, des artistes, des médecins… », a tenu à faire valoir un porte-parole des sans-papiers.
Les grévistes de la faim travaillent de façon non déclarée depuis de longues années en Belgique. Beaucoup sont originaires d’Afrique du Nord et n’ont pas accès au statut de réfugié. Ces migrants dits économiques sont sur le territoire belge dans une situation administrative irrégulière. Les grévistes de la faim réclamaient la définition de critères de régularisation dans le but d’apporter une réponse collective aux quelque 150.000 personnes en situation irrégulière en Belgique. Ils ont obtenu que leurs dossiers soient examinés de manière individuelle dans le cadre légal existant. Ils pourraient bénéficier d’une régularisation pour circonstances exceptionnelles en fonction entre autres de leur ancrage sur la durée en Belgique ou de la pandémie de Covid-19.