« Le tronc commun va amener l’école francophone au niveau des pays sous-developpés »
L’opposition MR en Fédération Wallonie-Bruxelles a fustigé jeudi en commission du Parlement la projet de nouvelle grille horaire pour le futur tronc commun, estimant que cette réforme allait placer l’école francophone « au même niveau que les pays sous-developpés ».
« Ce nouveau tronc commun aura un impact direct sur la qualité de la formation de nos jeunes, et donc sur leur employabilité », a dénoncé le député Laurent Henquet lors de la présentation de la nouvelle grille horaire par la ministre Schyns devant le Parlement.
« Dans dix ans, avec cette grille-ci, je vous garantis qu’on ne sera plus seulement dernier de la classe européenne, mais qu’on sera à hauteur des pays sous-developpés dans les différentes études internationales comme Pisa ou Pearls », a lancé le député, ancien enseignant et directeur d’école.
Pour le MR, la réforme, qui affiche l’ambition de renforcer les savoirs de base en français et mathématiques, va en réalité entraîner une réduction du volume horaire dévolu à ces matières.
« Nos élèves connaîtrons moins demain qu’aujourd’hui! « , prédit M. Henquet pour qui l’uniformisation de la formation de 3 à 15 ans -notamment par la suppression de cours à option- va conduire à un « nivellement par le bas ».
La ministre Schyns a rejeté jeudi ces propos, qualifiés de « raccourci ». Pour elle, en se focalisant sur la seule grille horaire, l’opposition MR fait abstraction totale sur toutes les autres mesures du Pacte, comme l’accompagnement personnalisé des élèves, le renfort des équipes pédagogiques, la réécriture programmée des référentiels des cours, la réforme du pilotage des écoles, le soutien qui sera apporté aux écoles sous-performantes, etc. « Ne rien faire, serait encore mille fois pire! « , a-t-elle renvoyé.
Egalement dans l’opposition, Ecolo soutient lui la réforme et l’allongement du tronc commun. Sa cheffe de groupe, Barbara Trachte, s’est cependant montrée mercredi déçue du manque de pédagogie autour de la réforme, mal comprise par l’opinion publique et rejetée par une partie des enseignants, a-t-elle relevé.
L’écologiste a rappelé aussi toute l’importance d’adapter la formation initiale des enseignants aux nouveaux objectifs du tronc commun. Or, cette réforme, elle aussi toujours en phase d’élaboration, ne livrera ses premiers effets qu’en 2023 au mieux, soit après le lancement du nouveau tronc commun polytechnique.
Mme Trachte s’est enfin dite inquiète d’une récente interview du président du cdH dans la presse où Benoît Lutgen précisait que la réforme du tronc commun serait évaluée en 2023, plaçant ainsi, selon elle, une sérieuse hypothèque sur la volonté des centristes de mener à bien la réforme du tronc commun dans le secondaire.
La ministre Schyns a voulu ici aussi la rassurer. « Evaluer le tronc commun en 2023 ne veut pas dire le remettre en cause. Cette évaluation est d’ailleurs une demande des auteurs du Pacte. Les modalités de cette évaluation doivent d’ailleurs encore être déterminées », a-t-elle conclu.