Le système de soins de santé belge est toujours bon, mais pour combien de temps encore?
La crise du coronavirus démontre que « l’État social n’est pas le problème mais la solution pour relever les défis économiques, sociaux, environnementaux liés, en particulier, à la santé », souligne mardi Solidaris à l’occasion de la journée mondiale de la santé. » Le système de soins de santé belge est toujours bon, mais pour combien de temps encore? « , s’interroge la mutualité socialiste.
En Belgique, 99% de la population bénéficie d’une assurance maladie obligatoire. Pourtant, les inégalités sociales de santé ne se résorbent pas, notamment en ce qui concerne l’accès aux soins et l’état de santé des Belges qui varient sensiblement en fonction du statut socio-économique, pointe Solidaris.
« Cette réalité a été accentuée par la politique désastreuse menée ces dernières années par le gouvernement fédéral en matière de soins de santé », dénonce la mutualité, pour qui le gouvernement Michel a mené « la politique d’austérité la plus dure » dans ce domaine.
Pour Solidaris, l’impact de ces économies « apparaît très clairement » ces dernières semaines et se fait sentir tant sur les patients que sur le personnel.
La mutualité avance plusieurs revendications, parmi lesquelles un renforcement de la sécurité sociale avec un financement faisant participer d’autres revenus que ceux du travail; le remboursement intégral des soins de base; ou encore le renforcement des politiques de prévention et de promotion de la santé.
« Créer un système de santé public européen, solide, solidaire »
La journée mondiale de la santé a lieu mardi dans le contexte particulier de la pandémie de Covid-19. L’occasion, pour différentes associations, de rappeler l’importance d’un système de santé solide et solidaire.
« La propagation de la pandémie de coronavirus met en évidence les problèmes créés par les politiques de sous-financement, de privatisation et de marchandisation au sein des systèmes de santé », relèvent ainsi le Réseau européen contre la privatisation et la commercialisation de la santé ainsi que le mouvement People’s Health Movement Europe.
Les organisations pointent les mesures d’austérité appliquées à travers l’Union européenne qui ont indirectement entraîné des suppressions de lits disponibles dans les hôpitaux et la précarisation du personnel soignant.
u003cstrongu003eEn Belgique, le budget alloué aux soins de santé ne permet pas de couvrir la croissance naturelle des besoins.u003c/strongu003eu003cstrongu003eEt plusieurs trains d’économies sont pointés du doigt depuis le début de la crise du coronavirus.u003c/strongu003e
« Face à une urgence comme celle que nous vivons, il est désormais clair que seule une intervention sanitaire hors des lois du marché, gérée et financée par le système public, est suffisamment forte pour protéger l’ensemble de la population, de manière généralisée, et mener des campagnes de prévention coordonnées », déclarent les organisations.
Elles soulignent qu’il est « essentiel, aujourd’hui plus que jamais, de créer un système de santé public européen, solide, solidaire, de qualité et accessible à toute la population ».
Les rassemblements et manifestations ayant été annulés, les citoyens sont appelés à soutenir le mouvement en « propageant la solidarité, pas le virus ». Il leur est proposé d’accrocher des messages sur un drap blanc dans un endroit visible ou de partager des photos sur les réseaux sociaux sous la bannière #health4all ou #santépourtous.
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