Le retour des terrasses, tout un symbole
Le pays décompte le nombre de dodos avant d’aller trinquer en terrasse, cet endroit où l’on boit seul ou accompagné mais dehors. Boire dehors en Belgique, c’est presque un patrimoine. Parce que le café, c’est ça: un espace commun où l’on peut être entouré même dans sa solitude, prendre de la place dans l’espace public sans avoir l’air louche ou éruptif. C’est aussi une ouverture où franchir des barrières de classes est plus facile, même si ce n’est pas gagné. Et surgit la nostalgie. Ce n’est pas le regret de cuites de trottoir mémorables ou de l’apparat social. C’est aussi se rendre compte que la terrasse constitue un lieu où se déroule une partie de quelque chose dont on n’arrive pas à se passer: la vie en société, victime collatérale de l’épidémie. Un petit café? En tout cas, il n’y aura pas de place pour tout le monde. Beaucoup de bistrots resteront fermés ce 8 mai: 70% à Bruxelles, 85% en Wallonie. Parce qu’ils n’ont tout simplement pas de terrasse, parce qu’ils craignent le mauvais temps, parce dix personnes en terrasse n’est pas rentable, parce qu’un quart des employés de l’Horeca a changé de boulot… Bref, attendre avec eux les jours meilleurs et savourer même en « riquiqui » la fameuse sortie en terrasse.
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