Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel « rassuré » sur le code orange de son pays
Alors qu’il avait semblé s’en prendre à la Belgique à son arrivée au sommet européen vendredi, en critiquant les pays qui « excluaient » le Luxembourg via leurs avis de voyage mettant en garde contre le coronavirus, le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel a été vu ce samedi mangeant une frite dans le quartier européen avec la Première ministre belge Sophie Wilmès, au cours d’une pause dans ce sommet-marathon.
« Le Luxembourg suit les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de contrôler, contrôler et contrôler », avait souligné M. Bettel vendredi. « On ne peut pas ensuite pénaliser les pays qui le font ; si on contrôle beaucoup, c’est normal qu’on trouve beaucoup de tests positifs », avait-il ajouté. A ses yeux, le Luxembourg « se trouve aujourd’hui exclu de certains pays tout simplement en faisant son boulot. »
Mais ce faisant, le chef du gouvernement grand-ducal ne visait plus spécifiquement la Belgique. Mme Wilmès avait déjà eu un contact avec lui avant le sommet, et elle l’aurait rassuré en lui confirmant que les autorités belges prendraient en considération le testing dans leur évaluation, a-t-on appris à bonne source. Evoquant le sujet devant d’autres collègues européens, M. Bettel aurait même souligné positivement l’attitude de la Belgique.
Faut-il voir une allusion à cette décrispation entre voisins dans la couleur orange de la sauce samouraï – typiquement belge – choisie par M. Bettel pour agrémenter ses frites ? Plus prosaïquement, certains relevaient plutôt l’absence, parmi ces membres du Benelux qui s’affichent volontiers ensemble, du ministre-président néerlandais Mark Rutte, leader des pays dits « frugaux » sur lesquels se concentrait une partie du blocage des négociations budgétaires. Pendant que M. Bettel et Mme Wilmès dégustaient une frite, rejoints par les dirigeants de Malte et de l’Estonie, qui sait ce que mangeaient les « frugaux »?